« …Le Grand Hôtel du Départ venait de tirer un coup de canon pour annoncer que le Prince de la Bougeotte était son hôte ce jour-là. Il devait rester cinq minutes » *
Les paradis artificiels – 7 –
Ici nous approchons de plus près un échantillon des bougeotteurs ?
…
Quand on regarde l’évolution du tourisme vers le « one shot »
on constate que la réalité s’est terriblement rapprochée de la fiction.
Le bougeotteur moderne étant sommé de remplir sa vie des lieux à « voir absolument »
(*une fois suffit … la vie n’est ici qu’une série de dégustation des meilleurs crus possibles en fonction de sa bourse.)
«— Laissez-moi l’interviewer, me dit mon compagnon, vous ne sauriez pas y faire.
Il s’approche du Prince et le dialogue suivant s’engage :
— D’où ? – Cap. – Où ? – Chaeo. – Par où ? – Klondyke. Pressé – Quoi ? – Fusils – mitrailleurs, opium, ouvrages pornographiques et de piété. – Combien ? – Millions de piastres. Cent mille victimes. Crise ministérielle. Cinq divorces. – Êtes-vous heureux ? — Pas le temps. »…
« Un haut-parleur cria : « L’aérobus de Son Altesse est avancé. » Les trois sbires tirèrent chacun trois coups en l’air …
…
et les quatrièmes coups nous frôlèrent de près tandis que nous déguerpissions. »
____________
…
La pensée d’attribuer une part de responsabilité
dans certaines maladies de la mémoire
à cette tendance au bougisme
(qui est parfois du zappisme)
…
ne m’a pas effleuré.
Quant à l’idée que
poser sa besace
et déchiffrer une grille de mots liés
en s’immergeant
quelques temps ralentis
dans un contexte dense
pourrait aider à s’en préserver … un peu
loin de moi l’idée de le suggérer (sourire)²²²
Les paradis artificiels 7, complet (au format pdf) Les Paradis artificiels 7