30 Septembre 1872 …

dans la « chronique illustrée » Charles Monselet évoque l’automne à ses début et donne une petite histoire … d’automne.
Histoire, réécrite en partie ici, dont on trouvera des passages, et notamment la lettre donnée plus bas, dans son roman « La Franc-maçonnerie des femmes« , roman où ces éléments prennent un sens tout à fait différent.
En effet, l’auteur nous y narre la vengeance d’une chanteuse (rien avoir avec celle qu’évoque Guillaume Erner, dans sa chronique de ce jour, (Sur France Culture) pour nous dire qu’on en parle trop (?)) séduite et abandonnée par un jeune arriviste qui utilise une « police parallèle dirigée par et pour des femmes, pour lancer la toute-puissante société secrète sur les traces de son amant afin d’assouvir sa vengeance.« 

(Extraits de l’article)

(Cette partie n’est pas dans le roman)

Voici l’automne !
Il ne fait plus chaud, et il ne fait pas encore froid. C’est une saison de transition ; elle achève et elle commence. Elle achève de cueillir ses fruits et elle commence à ensemencer ses terres arables.

(Cette partie est dans le roman, modifiée ici pour l’article, les parties modifiées sont en gras italique)
les parties supprimées sont rouge

L’automne est la plus belle saison de Paris, ou du moins celle qui lui sied le mieux. À cette ville toute de frivolité et de luxe aimable, (dans son état normal) il suffit de cette coloration pâle, de ce soleil insouciant qui sert de prétexte aux ombrelles et aux dernières toilettes brillantes.
Le ciel est argent et bleu, livrée délicieuse ; il y a non seulement des feuilles aux arbres des parcs, mais il y a encore par terre, dans toutes les allées, où elles dissimulent la poussière.
C’est le moment où le Bois de Boulogne, où le coteau de Sèvres, où l’île de Bougival font des efforts désespérés pour se maintenir au rang d’oasis et atteignent aux effets les plus prodigieux et les plus splendides. La Seine est unie, et reposée. Dans les forêts, c’est une mêlée générale, une bataille de tons mordorés, jaunes, verts, bleus, écarlates même. La nature déploie toutes les …

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…où l’originalité arrive au secours de la grâce.
Nul temps ne convient mieux aux douces promenades, moitié gaité, moitié sentiment. C’est pourquoi ma Chronique – qui ne s’est point engagée à être un recueil de faits divers – veut essayer de vous raconter ce qu’on pourrait appeler : une « histoire de tous les jours »

Il était une fois, – hier par exemple – deux amoureux de date récente, Valentin et Nancy, qui avaient décidé de profiter d’une de ces journées engageantes pour mettre quelques pouces de champs entre eux et Paris.
Un de ces petits coupés, qui valent les chaises à porteur d’autrefois pour l’élégance et qui leur sont bien supérieurs pour la rapidité, un petit coupé les emporta, dès midi, au-delà d’Auteuil, et ensuite un peu partout, à Meudon, à Saint-Cloud, dans les sentiers de Ville d’Avray.
Quand le site leur paraissait beau, ils descendaient de voiture et continuaient leur route à pied ; Nancy s’appuyait sur le bras de Valentin et marchait en soulevant légèrement sa robe pour qu’elle ne fût pas accrochée par les branches mortes et noires qui gisaient sur le sol  – c’était un plaisir de voir le bout de ses bottines furetant à travers les feuilles sèches.
La conversation ne tombait jamais entre eux ; l’un et l’autre avaient cet âge où la richesse et la vivacité du sang entretiennent une succession d’impressions rapides, heureux âge où la parole fleurit sur les lèvres, amenant avec elle sans effort la bonté, l’esprit, le charme, comme les perles d’une eau limpide. Ils causaient de ce qu’ils voyaient et de ce qu’ils aimaient ; leurs idées semblaient rire, ainsi que leur bouche.
Un tel entretien, emporté par le vent et semblable au vent lui-même, ne peut être rapporté ni traduit ; il ressemble à ces babils insaisissables et coquets qui courent dans les partitions d’opéra-comique. Il n’y a qu’un âge, il n’y a qu’un temps pour de tels duos. Plus tard, on oublie cet idiome amoureux qui pourtant ne s’apprend pas, et l’on est tout surpris de s’apercevoir que les paroles tarissent comme autre chose ; plus tard, on ne sait plus causer avec les femmes, on se contente de les écouter ou simplement de les entendre ; alors, elles nous étonnent plus qu’elles ne nous charment ; nous les regardons en souriant, l’esprit traversé par des idées étrangères…

Nancy n’avait jamais été si jolie, si fraîche. Valentin, de son côté, ne pensait qu’au moment présent, et le moment présent était tout son bonheur. Il lui semblait que la vie humaine n’avait qu’un seul jour, et que ce jour était celui-ci.
Ils dînèrent chez le garde du parc de Marly, car les caprices de leur promenade les avaient amenés jusque-là.

[On peut penser que durant les années écoulées entre le roman et cette chronique qui lui est antérieure, le parc a été quelque peu restauré.]

Il fallait être Valentin et Nancy pour avoir songé à ces pauvres ombrages de Marly où l’on ne trouve ni une statue,

ni un banc de marbre…
La nuit, qui vient vite en automne, les surprit pendant qu’ils étaient encore à table, auprès d’une fenêtre. On apporta des chandelles, on ferma les contrevents. Toute gaieté disparut alors. Avec le soir, le froid se glissa dans cette petite chambre et ralentit les doux propos.

Ils regagnèrent promptement leur coupé, et ils s’y enfermèrent sans plus de phrase. Le cocher reçut l’ordre de conduire grand train. Ce fut comme une déroute.
Une vraie déroute, en effet, la déroute du cœur et de l’esprit. Nancy avait remonté son châle sur ses épaules et enveloppé son cou d’un mouchoir. Elle ne répondait plus que par monosyllabes aux paroles de Valentin, qui tâchait vainement de renouer la conversation. Seulement, du coin de la voiture où sa jolie tête était tournée de trois quarts vers lui, elle ne cessait pas de l’examiner. Il y avait dans la persistance de son regard quelque chose de sournois et même de cruel.
Plusieurs fois aussi, elle consulta la petite montre qu’une chaîne d’or retenait à sa ceinture.
Valentin avait fini par prendre son parti du maussade dénouement de cette belle journée. Il se disait que c’était l’allure habituelle des choses, et il s’y conformait philosophiquement. Par la vitre de la portière, il cherchait à reconnaître le chemin que, quelques heures auparavant, il avait parcouru. Tout était noir et triste. Le vent de novembre prenait sa revanche sur le soleil et secouait rudement ces arbres si confiants, qui avaient pu croire pendant la journée à un armistice ou à un oubli. Le vent les dépouillait sans pitié, tantôt en raillant et en sifflant, tantôt en grondant tout de bon et en s’irritant de leurs résistances.
L’arc de l’Étoile apparut, enveloppé de brumes rougeâtres.
Ils rentrèrent à Paris. Valentin reconduisit Nancy jusque chez elle ; et, comme elle se plaignait de la fatigue, il n’insista pas pour monter à son appartement. En lui souhaitant le bonsoir, il remarqua que ses petits doigts gantés, qu’elle lui avait tendus, tremblaient d’une manière fiévreuse.
— Adieu ! lui dit-il.
— Non pas adieu, dit Valentin, au revoir.
Elle ne répliqua pas. 

Ici disparait un long passage* du roman en rapport direct avec l’intrigue et qui n’a plus de raison d’être dans cette chronique qui se veut une allégorie de l’automne (*que je ne donne pas ici)

La lettre qui suit est une pièce d’anthologie, un morceau de bravoure à la gloire de la subtilité féminine (pas trop mures les tomates SVP (sourire)²).
La lettre correspondante du roman a été considérablement remaniée pour la rendre plus drôle, faisant la partie belle à l’humour décapant de Nancy.

Le lendemain matin, Valentin recevait la lettre que voici
« Mon cher Valentin,

« Quand vous recevrez cette lettre… oh ! rassurez-vous, je ne serai pas morte, mais je ne vous aimerai plus.
Vous avez trop d’esprit pour vous étonner d’un fait si simple, si ordinaire et si prévu.
Bien que le temps me presse et que mon coiffeur attende dans l’antichambre, il faut cependant que je vous dise quelques vérités, mon Cher Valentin.
« Vous ne m’aimez pas, vous ne m’avez jamais aimée, mais pas du tout, croyez-le bien. Je vous ai distrait, je vous ai irrité, rien de plus ; cela a suffi pour que vous vous trompiez vous-même.
Faire souffrir plutôt qu’ennuyer, voilà notre secret à nous autres femmes déclassées. Il me reste tant d’autres secrets que je puis bien vous livrer celui-là !
« Notre rencontre a été une méprise ; il n’y avait aucune sympathie entre nous ; nous sommes trop semblables l’un à l’autre. Vous n’avez pas plus de sensibilité que moi : la douleur peut vous faire crier — pleurer jamais. Vous savez garder en toute occasion la conscience de votre supériorité. Aussi, vous pourrez dans votre vie avoir beaucoup d’amours, mais je vous défie d’avoir jamais l’amour.
« Un homme tel que vous, Valentin, n’est pas fait pour une femme telle que moi ; laissez-moi m’éloigner de votre chemin. Je suis ce qu’on appelle un produit parisien, né, cultivé dans cette grande serre du vice qui s’étend des boulevards au bois de Boulogne. Comment s’est faite mon éducation, je ne m’en souviens plus, ou je frémis quand je m’en souviens ; seulement j’ai tout appris, je sais tout, même un peu d’orthographe.

Comment voulez-vous que je puisse vous aimer,

(cliquer ici pour lire la grille plus facilement)

de l’esprit.
« Mettons que notre liaison a été une expérience, un essai sans réussite ; elle n’en aura pas moins eu, dans sa courte durée, un charme spécial et réel. Nous avons eu trop de bon sens pour ne pas dissimuler tous les deux, et nous devons à cette délicate politique des heures souriantes qui valent peut-être mieux que des heures brûlantes, et des plaisirs qui
ressemblent bien à des bonheurs.
« À qui s’en prendre si notre promenade de Marly a eu son retour, comme elle avait eu son départ ? Est-ce que toutes les affections, tous les caprices, ne sont pas plus ou moins des promenades à Marly ?
« Adieu, mon ami ; vous avez été très gentil pour moi, et votre souvenir me sera toujours agréable. J’aurais désiré ne pas vous quitter sitôt ; mais que voulez-vous ? Si l’inconstance n’existait pas, je l’aurais inventée.
Cherchons ensemble des prétextes, si vous y tenez : votre cheminée fumait, votre concierge manquait d’aménité, vos favoris étaient devenus trop longs.
Ne pensez plus à moi, ce serait du temps mal perdu ; ou, si vous y pensez, imaginez-vous que vous avez reçu cet été la visite d’une hirondelle, et qu’aux approches de l’hiver cette hirondelle s’est envolée.

« Adieu.

« Nancy»

29 Septembre 1863 …

… le siècle illustré qui publie chaque semaine plusieurs feuilletons, donne la seconde partie de l’oeuvre d’un des feuilletonistes les plus en vogue de l’époque, et totalement inconnu à la notre :
« Constant Guéroult« .
Drame dans lequel le lecteur rencontrera 68 fois le mots crime, 89 fois le mot assassin ou assassinat, et pour compenser, à 113 reprise le mot amour.


Un petit échantillon de cette prose – ici dans la veine larmoyante

Enfin un faible soupir sortit de sa poitrine, et bientôt elle rouvrit les yeux.
– Pauvre ami, dit-elle, frappée de l’expression d’angoisse empreinte sur les traits de Martial, tu as cru que l’éternelle séparation venait de se faire ; non, cela ne pouvait être, il faut que je vive quelques heures encore.
Et comme Martial pressait dans ses mains sa main glacée :
– Elle peut se réchauffer encore aujourd’hui, lui dit Amélie.
Elle reprit aussitôt :
– Ecoute-moi bien, mon ami.
– Parle, oh ! parle, mon Amélie, murmura Martial en sanglotant, je suis si heureux d’entendre ta voix !
– Parce que la voix prouve la vie ; oh ! quel vide je vais laisser autour de toi, mon pauvre Martial !
Elle ajouta :
– Je t’ai dit que ma majorité était un terme fatal, peut-être le but de la lutte sourde dont je meurs victime ; tout me dit qu’il est de ton intérêt et de celui de mon enfant que je dépasse ce terme, il faut donc que je vive vingt-quatre heures encore.
Et, contemplant Martial avec une tendresse pleine d’anxiété !
– Tu entends, lui dit-elle, en concentrant dans ces dernières paroles tout ce qui lui restait d’énergie, il faut me faire aller jusque-là.
A cette parole si déchirante, à cette prière si sublime, à cette dernière preuve de dévouement donnée au bord même de la tombe, Martial éclata en sanglots.
Puis se levant tout à coup et se frappant le front.
– Non, tu ne mourras pas, s’écria-t-il ; Paris possède les premiers médecins du monde, je vais courir chez les plus célèbres; je les supplierai, je me traînerai à leurs pieds, ils auront pitié de moi et leur science te sauvera.
– Les médecins, dit Amélie, ils m’ont abandonnée ; tu vois, ils ne viennent plus ; mais, qu’importe, pourvu que ma vie se prolonge jusqu’à demain, c’est tout ce qu’il me faut, et j’irai jusque-là, je le sens ; tu sais, les mourants ne se trompent pas sur leur dernière heure.
Elle achevait à peine de parler quand on frappa discrètement à la porte.
– Qui peut venir ici et à pareille heure? demanda la malade avec une vague inquiétude.
– C’est étrange, dit Martial, je n’ai pas entendu monter; quelque voisin, sans doute.
Il courut ouvrir.
Un homme entra ; d’une taille moyenne, maigre, le regard incisif et éblouissant comme l’éclair, il paraissait âgé de quarante ans environ : cependant ses cheveux et ses sourcils étaient …

… par un cache-nez.


Pour demeurer dans le ton du premier passage, en passant par-dessus les meurtres plus ou moins sanglants, voici la fin du roman, qui réconcilie le lecteur avec la providence … du pardon pour les uns et de la punition pour d’autres.


Vers la même époque, à Florence, un jeune homme venait de sonner à la porte d’un couvent de Franciscains. Il était pâle, défait, et paraissait miné par une longue et mortelle souffrance.
Par un étrange hasard, une jeune femme, dont les traits portaient également l’empreinte d’une incurable tristesse, frappait à la porte d’un couvent de femmes situé en face du monastère au pied duquel attendait le jeune homme. En portant machinalement les regards autour d’elle, la jeune femme vit celui-ci; alors, elle jeta un cri, chancela comme si elle succombait sous le coup d’une émotion foudroyante, puis s’élançant vers le jeune homme et tombant à ses genoux :
— Sylvio ! murmura-t-elle d’une voix pleine de …

… et le monde les murs de ce couvent?

Un moment étourdi lui-même d’une rencontre aussi imprévue, Sylvio répondit après une lutte intérieure :
— Moi aussi, Mencia, je viens dire à cette heure un éternel adieu au monde; moi aussi je viens me donner tout entier à Dieu, et je ne veux apporter dans cette retraite aucun sentiment de haine.
Oui, je vous pardonne, Mencia, et je prie Dieu de vous envoyer la paix et l’oubli. Adieu, Mencia, adieu! Quelques minutes après, l’un et l’autre avaient franchi le seuil qui les retranchait du monde.
Il ne nous reste plus à parler de Jacobus.
Depuis le moment où il s’est vu à jamais séparé de Mencia, un noir chagrin s’est emparé de lui; il a tout oublié, jusqu’à son opéra; il s’est laissé exploiter jusqu’à son dernier sou, et aujourd’hui on peut encore le voir comme autrefois jouant du cor, non aux Funambules qui n’existent plus, mais aux Folies Dramatiques, où il gagne soixante-quinze francs par mois, sa seule ressource.

28 Septembre 1895 …

… « La Jeune Garde » évoque une activité de l’Assemblée Nationale et des mouvements tout autour qui jettent le doute sur l’efficacité du régime parlementaire.

Les reproches faits il y a près de 130 ans, font échos à ceux, qui nous arrivent, en plus grand flux et avec une plus grande vélocité, depuis que le journal d’opinion a été largement remplacé par des « véhicules » plus modernes.

(Quelques extraits de l’article)

Si rassurant que puisse paraître le dernier câble gramme du général Duchesne (daté du 20 septembre), qui répond par la négative aux propositions du gouvernement le pressentant au sujet d’un nouvel envoi de matériel, de munitions et d’approvisionnements, notre patriotisme si chatouilleux est, depuis quelque temps, affecté d’une façon aiguë par la série ininterrompue de nouvelles fâcheuses que le télégraphe officiel, ou les correspondances privées apportaient en pâture à sa légitime curiosité.

Il s’agit ici des difficultés que rencontre la France pour établir un « protectorat » fiable avec Madagascar et en particulier de celles du « corps expéditionnaire français » du général Duschene (25 hommes décèdes au combat, 5 756 meurent de maladie)

Les siècles passent, les pratiques changent peu.

Au surplus, à quoi bon revenir sur ces honteux marchandages, compliqués bientôt, il est vrai, par les compétitions entre la « Marine » et la «Guerre»; par le manque d’organisation qui faisait affréter, pour le transport du matériel, des navires, anglais alors que nos compagnies de navigation françaises étaient prêtes à suppléer à toutes les insuffisances (pourquoi?) de la marine de l’Etat? Et tant d’autres griefs que le pays aurait le droit d’invoquer !…
Mais il n’est plus temps de récriminer ; la lie est tirée, il faut la boire. Ce qu’il faut, après avoir mis dans leurs ordures le nez des coupables, c’est d’empêcher, à tout prix, qu’ils en…évacuent de nouvelles.
Malheureusement, en ce qui concerne le Parlement, il n’y a pas grand chose à faire. Le régime est pourri ; il ne reste qu’à en hâter l’effondrement. Mais les Bureaux !, ces repaires d’ambitions, d’incapacités, de pré tentions grotesques où régnent en souveraines maîtresses, la routine, la paresse, l’incurie ; gras fromages de Hollande où se donnent rendez-vous tous les Brid’Oisons en chambre, tous les parasites, tous les insectes suceurs par qui s’anémie l’antique robustesse ne notre France, qui en aura raison ?

Quand surgira…

…eaux d’épuration dont l’irrésistible courant emportera, roulant pêle-mêle : cancrelas, punaises, m…ions, microbes de toutes races et de toutes infections, néfastes pourvoyeurs du virus qui empoissonne le plus généreux sang de nos enfants.

L’appel à un régime fort est très sensible ici dans un journal « dont la ligne éditoriale est explicitement bonapartiste« 

Nos ministres — éphémères, hélas ! — ont, devant eux, une belle page blanche de l’histoire à remplir.
Secouons leur énergie, ravivons leur courage, relevons-les de leurs défaillances. Et ne cessons de leur corner aux oreilles, sur l’air justicier des « lampions » : Les Bureaux! les Bureaux !! les Bureaux !!!

[parenthèse précisions (?) : histoire de se mettre la tête à l’envers

Le rôle des Bureaux
Comme le rappelle Christian Buniet, dans sa thèse « Les règlements des assemblées parlementaires en France depuis 1871 », l’institution des « Bureaux » – qui n’a pas survécu à la IIIe République -, au nombre de neuf, est « antérieure à la Révolution puisqu’on les rencontre déjà sous la monarchie de l’Ancien Régime dans les états généraux et les assemblées de notables ». Sous la IIIe République, leur composition est le résultat d’un tirage au sort, à l’aide d’un appareil constitué d’une planche percée d’autant de trous qu’il y a de Bureaux et sur laquelle des boules portant les noms des sénateurs sont versées. Celles-ci se placent dans les cases de manière aléatoire (voir le Traité de droit politique de E. Pierre, page 862).

Les Bureaux ont deux fonctions essentielles : « la première était leur participation à la procédure législative qui leur faisait jouer le rôle d’agents de nomination des membres des différentes commissions ; la seconde, plus épisodique, les conduisait à préparer les décisions de l’assemblée en matière de vérification des pouvoirs ». (Christian Buniet, « Les règlements des assemblées parlementaires en France depuis 1871 »).

Traduisant la réticence des assemblées à voir se constituer en leur sein des groupes politiques permanents, les Bureaux permettaient la création de majorités ponctuelles sur un sujet donné. Mais dès 1921, après la Chambre des députés en 1910, le Sénat adopte un nouveau mode de désignation des commissions.

La fonction des Bureaux se réduit alors à celle de juge du contentieux électoral à l’occasion des élections parlementaires. En effet, en application de l’article 10 de la loi constitutionnelle du 16 juillet 1875, « chacune des chambres est juge de l’éligibilité de ses membres et de la régularité de leur élection ». Sous la Ve République, c’est au Conseil constitutionnel que reviendra ce rôle.

… 49,3 ?


Ce qui est évoqué ici à propos de Madagascar, se terminera mal pour beaucoup de Malgaches,
notamment pour le prince Ratsimamanga* et le ministre de l’Intérieur Rainandriamampandry* qui seront tous les deux exécutés le 15 Octobre 1896, et tous ceux qui seront victimes de la répression féroce du général Gallieni.
Lui même, qui, dans son livre « La pacification de Madagascar (opérations d’octobre 1896 à mars 1899) » ne dit pas un mot du sort qu’il a réservé à ceux* qu’il fit fusiller.
Peut-être y a-t-il une allusion à (l’insignifiance? de) ces faits dans ce passage de l’œuvre :

Il serait …

…n’eurent, d’ailleurs, et ne pouvaient avoir grand résultat pratique parce que les postes étaient trop éloignés les uns des autres, et que, d’autre part, ils n’étaient pas suffisamment loin dans l’ouest.

27 Septembre 1936

… le journal « Les jeunes » (courrier de quinzaine du journal « Le Patronage » Fédération sportive et culturelle de France.) consacre un article à une pratique nouvelle pour l’époque : « La marche« , sous le titre « route et routiers« 

(C’est l’année des JO de Berlin, organisés par Hitler. Dans aucun des numéros on ne verra le nom de « Hitler », ni d’ailleurs celui qui devint à 12 ans le plus jeune médaillé olympique : le français Noël Vandernotte.)

(extrait de l’article)

Plus que jamais, par cette saison de vacances, même pluvieuses, toutes les routes, goudronnées ou non, de la France et du monde sont sillonnées de part en part de tous les moyens de locomotion imaginables, à double superposition pourrait-on dire; les avions de toute structure rivalisant avec les véhicules terrestres et faisant ombre aussi bien que nombre sur ceux-ci.
Il semblerait qu’il ne reste plus sur les routes de place, même étroite, de bande côtière rétrécie, pour les piétons; ceux-ci apparaissant pour le grand nombre comme des spécimens sous-développées de l’espèce, à mettre au rang des vieilles lunes, (…)
Des gens qui vont encore à pied… quels phénomènes arriérés ! Comme si, avec le progrès moderne, les jambes étaient encore faites pour appuyer sur autre chose que la pédale ou le frein? Aller à pied, quel terre-à-terre et quel prosaïsme que l’on dirait bourgeois, si les bourgeois eux-mêmes n’avaient pas abandonné la « routine » de faire la « route »
Et pourtant, voyez comme tout est paradoxe en ce bas monde, et comme il est peu philosophique de croire à un progrès stabilisé, si les deux mots ne juraient d’ailleurs d’être monstrueusement associés !
Voilà qu’après avoir chassé de la route les « rouliers » ancestraux, claquant du fouet les lourds chevaux en calèche, les recordmen de la bécane, de la moto, du tacot, de l’auto, aux chevaux invisibles, voient réapparaître d’autres chemineaux qui s’obstinent à ne prendre ni monture ni voiture, des équipes de plus en plus fréquentes et nombreuses de plus en plus, de « marcheurs » au vocable nouveau, ou tout au moins rajeuni de « Routiers ».

Petits colons, scouts de tous foulards et de tous fanions, amateurs de footing à l’anglaise, quickborns d’au-delà du Rhin, médiévaux compagnons du Poverello d’Assise, tous en colonne et d’un pas délibéré, souliers constellés de clous et bâton à la main, tous ces contempteurs des moyens de transport rapides et luxueux, tous ces fronts suants et tous ces pieds poussiéreux, ont si bien la prétention de reprendre la route qu’ils, en ont pris tout d’abord le nom et fraternisent tous, de quelque bord qu’ils viennent, en se disant plus ou moins tous, Routiers.

La route que survolait l’avion et qu’ « arrachait » le « Michelin », la route, dont certains techniciens méticuleux avaient cru pouvoir rédiger et imposer le code en multiples articles, ce n’est plus aux automobilistes, ce n’est plus au « Tour de France » qu’elle appartient; la route, c’est à eux seuls que les Routiers prétendent qu’elle appartient. C’est eux qui en ont vraiment la science et l’amour, et qui la connaissent et la possèdent. Eux seuls en ont saisi la mystique, et seuls ils la goûtent et ils en vivent. Eux seuls, ils ont l’esprit de la route et pour eux seuls la route existe, se fait sentir et apprécier; pour eux seuls, elle vit.
Il n’y a pas à y contredire, car, au fond, c’est vrai!
Pour qui donc, en effet, la route a-t-elle cette réalité, j’allais dire cette personnalité?
Pour qui le mot même de route sonne-t-il aussi cristallin et joyeux? Sinon pour tous ces pérégrinateurs, et tous ces pèlerins, des naturistes les plus osés aux ascètes les plus rigoureux? Sinon pour tous ces modernes chercheurs et amateurs désintéressés d’aventures qui s’en vont sans souci …

… au compte- goutte? Sinon pour ces réactionnaires aux modes et aux conventions et ces révolutionnaires du « ce qui se fait et de ce qui se porte ».
En voilà qui renversent avec sérénité les dictatures et pour qui vraiment, comme chante le Noël d’Adam : « La terre est libre et le ciel est ouvert !»

A d’autres, le baptême de l’air; ils ont, eux, le baptême de la route, avec l’ondée tiède qui tombe des nuages, ou l’eau transparente de la source qui chante.

Aussi bien pour le routier, la route, qui est une mystique, c’est-à-dire quelque chose qui vous prend tout entier, la route est aussi un symbole.
La route, c’est …

… réconforts. Les deux syllabes de ce mot lui-même renferment, nous dit Joseph Folliet, un routier poète et théologien tout ensemble, enferment un symbolisme: « Il n’est que de le rompre comme une coque et il s’épanouit ainsi que ce parfum des Roseraies, emprisonné par les artisans tunisiens à l’intérieur d’œufs en porcelaine. »

Après tout, nous aussi nous sommes une route, et mieux encore que les fleuves de Pascal, une route qui marche, et comme une route escarpée chacun monte à son propre sommet.

Et voici que bientôt je m’identifie avec cette route terrestre que je suis; elle m’exerce et je m’y exerce, elle constitue pour moi un entraînement de l’âme et du cœur, tout autant que des muscles et des jambes; elle raidit ma volonté tout autant que mes jarrets, et elle abaisse mon orgueil en abaissant mon front. Elle est pour moi, gymnastique idéale, « drill moral », exercice de double assouplissement. Je dois écouter ses caprices et passer moi-même par où elle passe : c’est en lui obéissant que j’en viendrai à bout.

Mais combien la route sait …

… en vitesse. Il n’y a qu’à comparer aux vacances du Routier les vacances de beaucoup d’autres, pour qui la Route n’a été qu’un moyen. C’est encore Joseph Folliet qui nous le dit avec une verve étincelante et une exactitude de psychologue : « On traîne son désœuvrement sur les pages, parmi les semi- nudités qui se négrifient savamment en face d’une mer que le spectacle fait baver de rage ; on grimpe lourdement au sommet d’une montagne parce que c’est bien porté et qu’il faut — d’un impératif catégorique — avoir accompli telle ascension et contemplé tel « panorama féérique ». On s’aventure dans un casino pour jouir de la tête qu’exhibent les joueurs malchanceux. On lit des romans insipides. On envoie des cartes postales à des gens dont on se soucie comme de son premier alpenstock. On engage un petit flirt pas méchant, bien sentimental, bien benêt. Enfin, on rentre chez soi, avec la pensée consolante ,que, pendant le reste de l’année, on saura quoi faire ! »

(…)

Mais c’est (Joseph Folliet) lui aussi, encore dans cette Spiritualité de la Route, à laquelle j’ai emprunté quelques perles qui ne sont pas fausses, qui sait décrire, ou plutôt présenter en poète, un de ces « feux de camp » qui ressuscitent, en plein xxe siècle, les antiques feux de la Saint-Jean, autour de Jumièges, au temps du Loup Vert. « C’est si beau, dans les ténèbres, un feu qui, sur la pointe d’un rocher, semble un phare; un feu qui sabre d’or et de rouge l’eau sombre et morte d’un étang: un volcan de flammes convulsives surmonté de fumerolles blanches; une petite flambée, drapeau rouge, qui se tord au milieu de la sombre profondeur nocturne. Le bois craque et pétille dans les ondulations tour à tour bleuet, mousse, marguerite et coquelicot; des arômes goudronnés s’exhalent; des escarbilles volent il la rencontre des étoiles filantes… Et les spectateurs contemplent bouche bée, yeux ronds. L’homme est un animal qui aime le feu… »

26 Septembre 1857 …

… Le journal amusant (assurément rédigé par des gens de la capitale) évoque la vie à la campagne.


Comme un écho à cette vision de la vie à la campagne, dix années plus tard, un périodique qui porte ce nom évoque une campagne assez particulière puisque proche de Paris : le jardin d’acclimatation du Bois De Boulogne, qui à cette époque abritait une ménagerie.
L’article, s’éloignant un peu de « la campagne » évoque ce qui est ici une sorte de parc d’attraction, puis digresse vers un sujet beaucoup plus citadin … le problème de la soie.

c’est encore une fort agréable promenade, par quelque sèche matinée, qu’une excursion au Jardin d’acclimatation du bois de Boulogne. On traverse le bois à pied, au bruissement des feuilles jaunies que le vent détache et qui craquent sous la botte, tandis qu’un petit soleil pâlot vous sourit à travers les branches encore vertes des pins.
Sans parler des mammifères et des échassiers épars sur les pelouses, le Jardin offre à la curiosité du promeneur ses serres, toutes tapissées de plantes exotiques, que janvier et février sèment de camellias sans nombre;
— son large aquarium, où quatorze bassins ouvrent de si curieuses perspectives sur la flore et sur les habitants des eaux;
— sa splendide volière, palais de fil d’archal derrière lequel chante, s’étire, picore et se promène tout un monde d’oiseaux merveilleux;
— sa « poulerie » bruyante enfin, où sont réunies, par espèces, à peu près toutes les races connues d’utilité ou d’agrément, depuis la vulgaire poule du Mans jusqu’au faisan doré de la Chine, qui porte sous sa crête d’or un camail rayé d’orange et de noir.
Comme son nom l’indique assez, le Jardin d’acclimatation ne se borne pas à un vain étalage d’animaux rares, mais s’attache avant tout à rechercher et à entretenir les espèces étrangères, dont l’acclimatation peut avoir un but d’utilité.
A ce point de vue, le Jardin du bois de Boulogne doit, plus que tout autre, exciter l’intérêt du public et mériter ses encouragements.
Quelle plus belle conquête, par exemple, pourrions-nous faire que celle des vers à soie du chêne, de l’ailante et du ricin, au moment où le ver à soie du mûrier dépérit si tristement chez nous, ce qui nous oblige de payer à l’étranger, sur un taux énorme, l’achat d’une matière qui pourrait, au contraire, être une source de richesse nationale ?
Oui, la maladie d’un pauvre petit ver coûte, en ce moment, des millions à la France, et elle est la ruine des populations françaises qui se livraient plus particulièrement …

… est à l’ordre du jour. L’autre matin encore, dans une fort intéressante conférence faite à l’Asile impérial de Vincennes — conférence dont nous ferons tous nos efforts pour nous souvenir en causant avec vous, —M. de Quatrefages, l’honorable membre de l’Institut, peignait en termes touchants la situation malheureuse de nos montagnards des Cévennes, voués à une industrie de jour en jour moins prospère.
C’est pourquoi nous nous arrêterons aujourd’hui plus volontiers devant ce petit bâtiment isolé, aux murailles coquettement tapissées de poteries blanches vernissées, qui est la magnanerie du Jardin d’acclimatation.

25 Septembre 1920 …

… « Le Rire » se moque des sénateurs, et de l’un d’entre eux en particulier, en rapport à ses exigences concernant les tenues de bain des femmes.

Les sénateurs ont toujours été très pudibonds. Feu René Bérenger détint, au Luxembourg, le record de la chasteté. Actuellement, M. de Lamarzelle marche sur ses traces…
Mais c’est à un sénateur américain que revient la palme,
— j’allais dire la feuille de vigne.
M. Wilkinston, sénateur de Géorgie, vient de déposer devant le Sénat américain un projet de loi que nos législateurs les plus vertueux trouveront eux-mêmes exagérément sévère.
Ce père conscrit transatlantique propose des sanctions implacables contre toute baigneuse qui portera en public un costume dévoilant ses épaules et ses genoux. Les genoux, surtout, scandalisent M. Wilkinston!
— Cachez, dit-il, ces genoux que je ne saurais voir.

Le costume de bain qu’autorise ce pudique personnage doit descendre jusqu’à la cheville
Ce n’est pas tout. M. Wilkinston estime que les hommes et les femmes ne doivent pas prendre des bains de mer ensemble : les deux sexes seront séparés par une haute et solide barrière.
Pourquoi ne pas décider que les messieurs se baigneront dans l’Océan atlantique, les dames et les demoiselles dans l’Océan pacifique? Et la haute et solide barrière sera installée au milieu du canal de Panama!
Enfin, M. Wilkinston demande qu’une amende de 500 à 5.000 dollars soit infligée à quiconque « épierait ou regarderait une personne se baignant dans l’onde ou en sortant ».
Il n’a pas pensé aux photographes. Pour ces tristes individus qui braquent leur appareil sur les baigneuses en maillot collant et ont toujours bien soin de prendre le recul,
— pour ces satyres de la plaque sensible, l’électrocution me paraît tout indiquée.
Evidemment, M. Wilkinston eût fait sévèrement condamner la baigneuse connue sous le nom de Vénus Astarté qui apparut toute nue dans l’écume de la mer et » féconda le monde en tordant ses cheveux ». Mais il doit …

… à montrer.

24 Septembre 1834 …

… naissait Henri Barboux qui, en tant qu’avocat, assura presque 60 ans plus tard, la défense de Ferdinand de Lesseps dans le procès relatif au « Scandale de Panama« .
Il entrera à l’Académie Française une dizaine d’année plus tard.


Eloge de Henri Barboux par les conseillers municipaux de Paris

Henri Barboux est venu au Barreau de Paris de sa province du Berry.
Secrétaire de la Conférence sous le bâtonnat de Jules Favre, il entra, en 1874, au Conseil de l’Ordre ; sa réputation, dès lors, ne fit que grandir. A 46 ans, en pleine maturité, il fut porté au bâtonnat et, durant près de trente années, il fut l’avocat désigné de toutes les causes retentissantes.
C’est l’époque. où commence à s’appliquer la loi si importante sur les sociétés. La jurisprudence s’établit. Elle porte souvent la marque de l’influence de Barboux, la trace de son esprit lumineux et pratique, rompu aux affaires les plus délicates. La famille de Lesseps lui confie le soin de défendre son honneur et la plaidoirie qu’il a prononcée dans le procès du Panama restera comme l’une des œuvres les plus fortes qui aient honoré la barre française.
Il meurt en avril 1910, trois ans à peine après que l’Académie française lui eut ouvert ses portes, après avoir recueilli, sans jamais les avoir recherchés, tous les honneurs attachés aux fonctions qu’il avait exercées avec tant d’éclat.

Je donne ici quelques passages de sa plaidoirie, qui lui a valu des louanges du conseil municipal de Paris, lors de la décision de donner son nom à une rue de Paris.

« Je suis extrêmement heureux, pour ma part, de voir M. l’Avocat général proclamer lui-même qu’à ses yeux la loi doit être égale pour tous. Car lorsque j’arriverai à la discussion de certaines parties de mon procès, j’aurai l’occasion de lui rappeler, pour en déduire certaines conséquences, le principe qu’il donne lui-même comme point de départ essentiel à toute prévention dirigée par le ministère public.

Je conclurai aisément de ce principe que, lorsque, sous les yeux du parquet, se passent des faits publics que le parquet ne poursuit pas, c’est qu’il les considère comme légitimes.
… la Cour aperçoit tout de suite les conséquences décisives que je pourrai tirer de ce principe : que tous, en effet, doivent être égaux devant la loi… A moins qu’on ne veuille y ajouter ce correctif qui, certainement, n’est point dans le …

… tombés.

Ceci dit, d’où viennent, entre le procès d’aujourd’hui et les procès d’autrefois, la différence de procédure et cet appareil plus sévère? Le voici, Messieurs : la politique était étrangère aux procès d’autrefois, elle seule a commandé le procès d’aujourd’hui.« 

23 Septembre 1934 …

… Le journal Lisette, destiné aux jeunes filles de 7 à 16 ans, consacre une de ses pages à l’habillement scolaire de ses lectrices.

(Page utile pour ceux qui se penchent sur cette question épineuse et réfléchissent à la possibilité du port d’un uniforme à l’école)

(Extrait)

(Sobriété sans excès bien sur (sourire)²)

La rédactrice de l’article évoque, pour finir, un sujet qui nous est cher (?) : la lutte contre l’obsolescence programmée

(cliquer ici pour lire plus facilement)


Dans le même numéro, un conte à visée morale et informative dont sont dégagées ici les informations principales. (qualités de l’héroïne, destin, description/caractéristiques des mauvaises gens, …)

Mais tout d’abord, le contexte : Deux adolescentes, « parisiennes arrivées récemment dans le pays » , voient une croix, « au milieu de l’or des genets ». Elles demandent à une femme qui coupe de l’herbe son nom, (la croix Catherine), puis son histoire. On la leur donne.

(extraits)

 » Une petite fille comme vous, une belle et bonne petite fille, un brave cœur et une vaillante enfant ! « 
« Et c’était quasi à la nuit que Catherine devait remonter là-haut… — Oh ! Comment sa mère pouvait-elle la laisser aller ainsi toute seule? — Voilà : c’est que, précisément, elle n’avait plus sa mère… Quant à son père, un accident à une jambe lui rendait la marche difficile. »
« Je vous ai dit que Catherine possédait un excellent petit coeur… »
« Courageusement, elle se mit à l’œuvre »
 » Votre fille, Prosper, disaient les voisins, vaut son pesant d.’or ! « 
« Un soir, c’était à l’automne, les jours déjà accourcis: la petite, revenant de la fruitière, son seau vide au coude, fut rejointe par un de ces hommes aux cheveux crépus, aux yeux luisants, qui tressent des corbeilles que leurs femmes vont vendre, ou qui pratiquent des métiers moins avouables. Ces gens habitent des logis ambulants que tirent de maigres haridelles et qu’on appelle des roulottes. « 
« la façon qu’il avait de la regarder très attentivement, comme s’il prenait note, à mesure, …

… pris, de l’agilité des jeunes jambes. »
« Cette enfant-là ne fermait, chaque soir, ses paupières qu’après avoir énuméré dans sa tête toutes ses tâches du jour, cherchant bien si, par inadvertance, elle n’en avait point négligé quelqu’une. »
« Il y eut un court silence, puis un cri étouffé, puis un autre cri. « 
« L’homme avait attendu Catherine. Celui-là ne tressait point de corbeilles. Lui et sa bande jouaient la comédie, faisaient des tours. Une petite Catherine leur manquait pour danser la danse des œufs, la danse des écharpes, la danse des glaives… Et Catherine, si gracieuse et charmante, lui avait paru leur affaira. » Maintenant, il l’emportait dans un sac, sur son épaule.« 
« il y avait, au hameau, un chien qui, n’étant à personne, était à tout le monde et qu’on nommait Misère… Un grand chien noir et maigre, l’air méchant (mais rien que l’air). Il trouvait son pain quotidien chez Catherine et couchait à la grange. »
« De là, sans doute, sa grande amitié pour la petite.« 
« Au cri lointain poussé par Catherine, il s’élança. »
« L’homme courait, son sac sur l’épaule.,  Mais le grand chien Misère courait plus vite que lui ! Encore un bond, et il eut rejoint l’homme, et il lui sauta à la gorge. »
 » arrêté à l’aube, il avoua son criminel projet« 
« le père se tenait debout près de la couche. Il ne dit ni « oh ! » ni « ah ! ». Il pleura.« 
« C’est un miracle, dit-il, qu’elle m’ait été rendue, que l’instinct de Misère l’ait guidé vers elle ! Aussi je veux planter une croix en cet endroit ! »
« Et la croix ne fut jamais nommée autrement que la Croix à Catherine« 

22 Septembre 1935 …

… le petit journal illustré s’interroge sur l’existence possible à cette date, d’anthropophages…(humain mangeant des humains)
Question plus vaste que celle qui concernerait le cannibalisme, pratique qui va au-delà de la simple consommation, car associée à des rites divers.

Le journal confond pourtant par la suite ces deux termes, notamment lorsque, citant W-B Seabrook, il divise les cannibales en 4 catégories.

  • Le cannibalisme religieux, qui consiste en un sacrifice rituel d’enfants, de vierges ou d’hommes à l’occasion des fêtes pascales.
  • Le cannibalisme magique, réservé aux initiés de la sorcellerie, lesquels peuvent de temps en temps manger la cervelle du plus intelligent ou du plus brave pour se communiquer ses qualités.
  • Le cannibalisme criminel, pratiqué par des sauvages mourant de faim.
  • Le cannibalisme naturel, celui que pratiquent les gourmets parce que c’est de la bonne viande.

Les deux dernières catégories ne relèvent pas du cannibalisme, mais ne sont « que » de l’anthropophagie.
Les deux dernières seules relèvent du cannibalisme.

Ainsi, les survivants du crash du vol 571 de la compagnie Fuerza Aérea Uruguaya dans les Andes, en 1972 n’ont pas pratiqué anthropophagie, ils ont été contraints de manger de la chair humaine pour ne pas mourir de fin.


Le petit journal illustré, évoque ensuite certains lieux sur la Terre où serait encore pratiqué, selon ses sources, le cannibalisme:

(Extraits)

Lorsqu’on pénètre chez les populations du Chari, les cases sont décorées de crânes et d’ossements humains provenant d’individus qui n’ont eu d’autres tombeaux que l’estomac de leurs congénères.
(nombreux autres exemples)
Dans la tribu des « Babomdas » lorsqu’un grand chef veut faire honneur à d’autres chefs, il les invite à un festin au cours duquel est mangé un esclave qui a été engraissé spécialement.

Il reste aussi des cannibales dans le centre de l’Australie.
Là, simplement, on mange les hommes tués à la guerre et les tribus se livrent même des combats dans le seul but de se procurer des vivres.
Ce sont les Australiens qui déclarent que la chair du blanc est moins fine, moins savoureuse que la chair noire.
Il parait d’après eux, que le blanc n’a pas de goût et que sa viande est fade.

L’article délivre une conclusion un peu étrange

Les cannibales ne sont d’ailleurs pas les tribus les plus barbares.

Cependant, ces mœurs tendent de plus en plus à disparaître, bien que l’habitude ancestrale soit difficile à faire perdre.
On a vu, en effet, des cannibales convertis qui donnaient un prétexte religieux aux festins au cours desquels des hommes étaient mangés.

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En nos temps plus civilisés, nous avons des raisons bien plus raffinés, qui nous permettent de concilier la nécessaire « fin de l’abondance* » et  » de « l’insouciance »

avec des festins brillants de mille feux.

Le prestige de ce festin et l’insouciance momentanée de ses participants rejaillissant sur chacun des citoyens de la France qui y participe financièrement, ou pas.

*Emmanuel Macron

21 Septembre 1900

Madame Colomb, dans « Le petit livre des souvenir », illustré par Kate Greenaway, donne à destination des enfants, un petit poème par jour, celui du 21 septembre …

… évoque les modes, et la danse.


A propos de danse, le Catalogue des livres de la Bibliothèque relatifs à l’histoire de la ville, dans sa rubrique Versailles, évoque un grand bal masqué donné par le roi dans le château de Versailles, à l’occasion de la réception d’un souverain voisin, tandis qu’un autre bal était organisé dans les Grandes Ecuries, par les pages du roi.
On peut penser que les danses pratiquées dans l’un et l’autre lieu n’étaient pas les mêmes, ainsi que l’ambiance dans laquelle évoluaient des danseurs et danseuses.

(Cliquer ici pour lire plus facilement la grille)