Le avventure di Pinocchio /Capitolo 2
Maître Cerise ne sait pas quoi faire de ce morceau de bois qui lui fait peur, jusqu’à changer ce qui fonde son identité, à savoir la couleur de son nez*.
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* Nez rouge de clown, d’ivrogne ?
Chapitre second
Où apparaît un des personnages principaux du conte. Bien plus modeste que maître Cerise, mais que celui-ci reconnait cependant comme son compère qui lui, saura donner forme à ce morceau de bois rebelle.
Dans ce chapitre, Collodi donne à voir les liens particuliers que pouvaient entretenir deux personnes de condition très différente et notamment le passage si aisé, et pour nous* si étrange de la dispute, voire du corps à corps comme c’est ici le cas, à la réconciliation totale, comme si de rien n’était.
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* Nous qui sommes habitués à des conflits dont l’issue ne peut être que la soumission totale de l’autre, ou sa disparition, en des luttes ou des guerres dans lesquelles « on ne négocie pas avec l’ennemi ».
« Maestro Ciliegia regala il pezzo di legno al suo amico Geppetto, il quale lo prende per fabbricarsi un burattino maraviglioso, che sappia ballare, tirar di scherma e fare i salti mortali.
In quel punto fu bussato alla porta.
— Passate pure, — disse il falegname, senza aver la forza di rizzarsi in piedi.
Allora entrò in bottega un vecchietto tutto arzillo, il quale aveva nome Geppetto; ma i ragazzi del vicinato, quando lo volevano far montare su tutte le furie, lo chiamavano col soprannome di Polendina, a motivo della sua parrucca gialla, che somigliava moltissimo alla polendina di granturco.
Geppetto era bizzosissimo. Guai a chiamarlo Polendina! Diventava subito una bestia, e non c’era più verso di tenerlo.
— Buon giorno, mastr’Antonio, — disse Geppetto. — Che cosa fate costì per terra?
— Insegno l’abbaco alle formicole.
— Buon pro vi faccia.
— Chi vi ha portato da me, compar Geppetto?
— Le gambe. Sappiate, mastr’Antonio, che son venuto da voi, per chiedervi un favore.
— Eccomi qui, pronto a servirvi, — replicò il falegname rizzandosi su i ginocchi.
— Stamani m’è piovuta nel cervello un’idea.
— Sentiamola.
— Ho pensato di fabbricarmi da me un bel burattino di legno: ma un burattino maraviglioso, che sappia ballare, tirar di scherma e fare i salti mortali. Con questo burattino voglio girare il mondo, per buscarmi un tozzo di pane e un bicchier di vino: che ve ne pare?
— Bravo Polendina! — gridò la solita vocina, che non si capiva di dove uscisse.
A sentirsi chiamar Polendina, compar Geppetto diventò rosso come un peperone dalla bizza, e voltandosi verso il falegname, gli disse imbestialito:
— Perchè mi offendete?
— Chi vi offende?
— Mi avete detto Polendina!
— Non sono stato io.
— Sta’ un po’ a vedere che sarò stato io! Io dico che siete stato voi.
— No!
— Sì!
— No!
— Sì! —
E riscaldandosi sempre più, vennero dalle parole ai fatti, e acciuffatisi fra di loro, si graffiarono, si morsero e si sbertucciarono.
Finito il combattimento, mastr’Antonio si trovò fra le mani la parrucca gialla di Geppetto, e Geppetto si accòrse di avere in bocca la parrucca brizzolata del falegname.
— Rendimi la mia parrucca! — gridò mastr’Antonio.
— E tu rendimi la mia, e rifacciamo la pace. —
I due vecchietti, dopo aver ripreso ognuno di loro la propria parrucca, si strinsero la mano e giurarono di rimanere buoni amici per tutta la vita.
— Dunque, compar Geppetto, — disse il falegname in segno di pace fatta — qual è il piacere che volete da me?
— Vorrei un po’ di legno per fabbricare il mio burattino; me lo date? —
Mastr’Antonio, tutto contento, andò subito a prendere sul banco quel pezzo del legno che era stato cagione a lui di tante paure. Ma quando fu lì per consegnarlo all’amico, il pezzo di legno dette uno scossone, e sgusciandogli violentemente dalle mani, andò a battere con forza negli stinchi impresciuttiti del povero Geppetto.
— Ah! gli è con questo bel garbo, mastr’Antonio, che voi regalate la vostra roba? M’avete quasi azzoppito!…
— Vi giuro che non sono stato io!
— Allora sarò stato io!…
— La colpa è tutta di questo legno….
— Lo so che è del legno: ma siete voi che me l’avete tirato nelle gambe!
— Io non ve l’ho tirato!
— Bugiardo!
— Geppetto, non mi offendete: se no vi chiamo Polendina!…
— Asino!
— Polendina!
— Somaro!
— Polendina!
— Brutto scimmiotto!
— Polendina! —
A sentirsi chiamar Polendina per la terza volta, Geppetto perse il lume degli occhi, si avventò sul falegname e lì se ne dettero un sacco e una sporta.
A battaglia finita, mastr’Antonio si trovò due graffi di più sul naso, e quell’altro due bottoni di meno al giubbetto. Pareggiati in questo modo i loro conti, si strinsero la mano e giurarono di rimanere buoni amici per tutta la vita.
C’est alors qu’on frappa à la porte.
– Entrez – dit le menuisier, sans avoir la force de se relever.
Un petit vieux tout guilleret entra dans l’atelier. Il avait pour nom Geppetto mais les enfants du voisinage, quand ils voulaient le mettre hors de lui, l’appelaient Polenta au motif que sa perruque jaune ressemblait fort à une galette de farine de maïs.
Geppetto était très susceptible. Gare à qui lui donnait de la Polenta ! Il devenait une vraie bête et il n’y avait plus moyen de le tenir.
– Bonjour, Maître Antonio – dit Geppetto – Qu’est-ce que vous faites assis par terre ?
– J’apprends le calcul aux fourmis.
– Grand bien vous fasse !
– Qu’est-ce qui vous amène chez moi, compère Geppetto ?
– Mes jambes ! Maître Antonio, je suis venu vous demander une faveur.
– Me voici, prêt à vous rendre service – répondit le menuisier en se relevant.
– Ce matin, il m’est venu une idée.
– Voyons cela.
– J’ai pensé que je pourrais faire une belle marionnette en bois, mais une marionnette extraordinaire capable de danser, de tirer l’épée et de faire des sauts périlleux. Avec elle, je pourrai parcourir le monde en dénichant ici ou là un quignon de pain et un verre de vin. Qu’en dites-vous ?
– Bravo Polenta ! cria la petite voix, celle qui sortait on ne sait d’où.
A s’entendre appelé ainsi, Geppetto devint rouge comme une pivoine et, fou de rage, se tourna vers le menuisier :
– Pourquoi m’offensez-vous ?
– Qui donc vous a offensé ?
– Vous m’avez appelé Polenta !…
– Mais ce n’est pas moi.
– Ben voyons ! Ce serait moi, par hasard ! Moi, je dis que c’est vous.
– Non !
– Si !
– Non !
– Si !
S’échauffant de plus en plus, ils passèrent des paroles aux actes. Ils s’agrippèrent, se chiffonnèrent, se griffèrent et se mordirent.
Le combat fini, Maître Antonio avait dans les mains la moumoute de Geppetto et Geppetto se rendit compte qu’il avait entre ses dents la perruque grise du menuisier.
– Donne-moi ma perruque ! – cria Maître Antonio
– Et toi, rends-moi la mienne et faisons la paix.
Chacun ayant repris sa perruque, les deux petits vieux se serrèrent la main et jurèrent de rester bons amis pour la vie entière.
– Donc, compère Geppetto – dit le menuisier pour sceller la paix retrouvée – que puis-je faire pour vous être agréable ?
– Il me faudrait du bois pour fabriquer ma marionnette.
Tout content, le menuisier fila prendre sur l’établi le bout de bois qui lui avait fait si peur. Mais comme il s’apprêtait à le remettre à son ami, le bout de bois se dégagea d’une violente secousse, lui échappa des mains et alla frapper durement les tibias du pauvre Geppetto.
– Eh bien, Maître Antonio, voilà une jolie manière de faire des cadeaux ! Vous m’avez quasiment estropié !
– Mais je vous jure que ce n’est pas moi !
– Alors, c’est moi !
– C’est la faute de ce bout de bois
– Je vois bien que c’est du bois, mais c’est vous qui me l’avez envoyé dans les jambes !
– Moi, je n’ai rien envoyé !
– Menteur !
– Geppetto, ne m’offensez pas, sinon je vous appelle Polenta !
– Espèce d’âne !
– Polenta !
– Imbécile !
– Polenta !
– Macaque !
– Polenta !
Trois fois Polenta, c’était une de trop. Geppetto se jeta sur le menuisier et ils s’étripèrent de nouveau.
La bataille terminée, Maître Antonio se retrouva avec deux griffures de plus sur le nez, l’autre avec deux boutons de moins à sa vareuse. Leurs comptes réglés, ils se serrèrent la main et jurèrent de rester bons amis la vie entière.
Sur ce, Geppetto prit le fameux morceau de bois et, après avoir remercié le menuisier, rentra chez lui en boitillant.
L’allusion à la polenta est aussi une insulte courante des gens du Sud à l’adresse de ceux du Nord.
Collodi, un des artisans, (non exclusivement) par la plume de l’unité italienne, est considéré comme un des acteurs majeurs dans le choix de la langue de la Toscane (la sienne) comme langue nationale.
Par son conte, que tout italien connait depuis son apparition et dont le vocabulaire est particulièrement riche, ((rappel) 50% des mots ne sont utilisé qu’une seule fois) l’auteur a grandement contribué à forger ce qui deviendra, au-delà des dialectes, persistants certains jusqu’à nos jours, la langue de toute l’Italie.