[Roman culte dans le domaine de la science fiction, la rose explore les rapprochements possibles entre l’art et la science, l’alliance de l’intuition et de la raison. Tout au long de l’oeuvre l’auteur montre (?) que le savoir scientifique est souvent une réduction de ce que l’homme peut percevoir du réel par l’ensemble de ses sens utilisés en toute conscience.]
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(Sans l’image, à cliquer)
Extrait du roman de science fiction (mais pas que) La rose
de Charles L. Harness (son chef-d’oeuvre)
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Parcours de lecture
En clair
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Extrait plus long
Graduellement comme une sorte de Narcisse des régions infernales, elle se mit à sombrer sous l’empire de l’enchantement bizarre qui émanait de cette image contrefaite. Elle ne parvenait pas à garder vraiment la notion que cette créature était elle-même. Ce profil, vu comme à travers des yeux ensorcelés, aurait pu être celui d’un énorme crapaud, et le scintillement de cette métaphore paralysa sa première tentative désespérée d’identification. De façon vague, elle réalisait qu’elle avait découverte ce qu’elle avait entrepris de découvrir. Elle était effectivement affreuse. Et même plus qu’affreuse. La métamorphose avait du être progressive, trop lente pour pouvoir dire un jour quelconque : Hier je n’étais pas encore affreuse. Mais même des yeux qui cherchaient à se leurrer ne pouvaient plus nier l’évidence aux effets cumulatifs. Si lentement… et en même temps si vite. Il lui semblait que c’était seulement la veille qu’elle s’était retrouvée allongée à plat ventre sur la table d’examen de Matthew Bell, mordant sauvagement le petit oreiller pendant qu’il palpait inexorablement, de ses doigts noueux, ses vertèbres dorsales supérieures.