L’ÉVIDENCE ABSURDE – RENÉ DAUMAL – Liberté sans espoir 4

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Extrait du recueil d’essais
« L’Evidence absurde 1926-1934 – Essais et notes 1 »
de René Daumal

dans « Liberté sans espoir »

parcours de lecture
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Au fond de ce mépris hautain du monde, il y avait un immense orgueil. L’homme veut affirmer son être en dehors de toute humanité, et il s’enchaîne ainsi, non seulement par l’orgueil qui fige son esprit dans l’unique affirmation de soi, mais aussi par la puissance du monde qu’il a voulu mépriser. La seule délivrance est de se donner soi-même tout entier dans chaque action, au lieu de faire semblant de consentir à être homme. Que le corps glisse parmi les corps selon le chemin qui lui est tracé, que l’homme coule parmi les hommes suivant les lois de sa nature. Il faut donner le corps à la nature, les passions et les désirs à l’animal, les pensées et les sentiments à l’homme. Par ce don, tout ce qui fait la forme de l’individu est rendu à l’unité de l’existence; et l’âme, qui sans cesse dépasse toute forme et n’est âme qu’à ce prix, est rendue à l’unité de l’essence divine, par le même acte simple d’abnégation. Cette unité retrouvée sous deux aspects et dans un seul acte qui les rassemble, je l’appelle Dieu, Dieu en trois personnes.

LA PULPE – Jerzy ANDRZEJEWSKI – 0-

[Le mal être dont
malgré toutes les ressources qui sont les nôtres
en temps normal
nous ne pouvons nous extraire.]

—-

« L’unique lueur de vie féconde qui ne m’abandonne pas dans ces circonstances, même dans les pires moments,…

C EST D AVOIR CLAIREMENT - letcr1-exp

Extrait de «La Pulpe »

de

Jerzy ANDRZEJEWSKI 

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L’extrait complet

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A quoi bon se leurrer ? Ces notes des trois derniers jours (il évoque les trois textes qui précèdent) ont été rédigées sous la contrainte, elles constituent une sorte d’esquive. Elles tournent autour de la question essentielle mais sans l’effleurer. La peur ? Assurément. Cette même peur paralysante qui, depuis de longues semaines m’empêche d’aller voir dans les chemises qui contiennent le manuscrit de « La Pulpe »

Depuis la fin de Décembre, alors qu’après trois mois d’un travail particulièrement intensif les doutes et un découragement plus fort de jour en jour commençait à saper tout ce que j’écrivais et que j’avais écrit auparavant, je mène une misérables vie végétative – à tous points de vue : intellectuel, moral, mais aussi physique. Moi qui ai tant de fois éprouvé dans ma vie ce genre d’effondrement et de chute, moi qui connais assez précisément ce mécanisme destructeur qui me précipite en quelques jours très brefs de l’enthousiasme le plus total et de la conviction que ce que je fais est bon dans un découragement obsédant, moi qui sais tant de choses, comme il m’arrive de le croire, sur moi-même – je suis pourtant incapable de prévoir ces désastres ou de les limiter à quelque pause raisonnable.

Si au moins je parvenais à combler ce vide par des occupations sensées ! Hélas, la décomposition et le dépérissement de mes aptitudes d’écrivain me paralysent totalement. Me voici littéralement stérile et absolument impuissant face à la réalité dans laquelle j’évolue, aussi bien ma réalité privée que l’autre, publique, incomparablement plus étendue que la première et plus virulente dans l’attaque.

Dans ces mauvais moments, ce sont là les seuls domaines auxquels je sois ouvert, et comme ni à l’un ni à l’autre, je n’ai rien en moi à opposer, ils sont l’un et l’autre un cauchemar, ils blessent et empoisonnent. N’ayant rien de bon à donner aux gens je fuis les gens, pourtant il m’arrive presque d’en venir à prier pour que l’un de ceux que j’aime et que j’estime téléphone et m’arrache à cette obsédante solitude, mais lorsque cela arrive – rarement, mais cela arrive – je cherche aussitôt de mauvais prétextes pour me soustraire à la rencontre et la différer.

Chacun sur terre a le ciel, le purgatoire et l’enfer qu’il mérite. Mes semaines et mes mois creux sont mes semaines et mes mois creux. L’unique lueur de vie féconde qui ne m’abandonne pas dans ces circonstances, même dans les pires moments, c’est d’avoir clairement conscience qu’en aucune circonstance et en aucune manière je ne suis une victime. Il faut avoir autant de tares que j’en ai et autant de faiblesses que j’en possède pour conserver, ne voulant pas me noyer et aller au fond, ce soupçon d’orgueil. D’ailleurs il ne me coûte guère, je n’ai pas besoin de lutter pour le défendre. Cet orgueil m’a toujours été naturel et l’est encore. Peut-être y-a-t-il aussi de l’humilité dans cette conscience-là ? Peut-être. Dans mon cas, pourtant, je préfère parler d’orgueil. Par orgueil ? Peut-être.

 

RENTREZ SANS MOI – CHRISTINE ZOTTELE – 10

Rentrez sans moi - couverture« À la mémoire de Lise Bonnafous* et de Nathalie Filippi* et à tou(te)s les immolé(e)s du silence… » Christine Zottele
L’oeuvre est disponible aux éditions Qazaq (de Jan Doets)  ici

(* Liens ajoutés ici)

[J -15 …]

RÉFUGIÉE DANS LE SILENCE - letcr1-exp

[Pour cela, il aurait fallu aller
bien loin.]

                

   

Extrait de « Rentrez sans moi » de Christine Zottele 

Weblog l–immolee–du–silence.fr/1–5
J– 15 (passage à l’acte dans 15 jours)

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Itinéraire de lecture

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Réfugiée dans le silence, je choisis de faire entendre ma voix ici. Et uniquement ici. En attendant le bidon d’essence, l’allumette, la rivière ou le pain. Quinze billets quotidiens. Il y avait trop de bruit (tous ces je qui crient leur première personne) trop de fureur également (tous ces je à qui l’on ne dit jamais tu), trop de trop et pas/plus assez de fièvre, pour continuer ainsi. Libérée de mon corps, je marche beaucoup mieux. La tête haute, les épaules dégagées, le buste droit, une démarche de danseuse. Je me souviens d’un professeur de danse qui nous disait que lorsqu’on marchait dans la rue, on devait voir qu’on était des danseuses à notre seul port de tête. Et bien ici, c’est la même sensation de légèreté en même temps que l’affirmation de mon identité.  
La machine m’a avalée morte. Elle me renaît. Longtemps mon ennemie, la machine m’a accueillie. Elle m’a fait visiter la–vaste–toile–du–monde, m’a fait faire de réelles rencontres avec de vraies premières personnes. Elle remet de l’ordre dans mon désordre, ma confusion mentale, comme ils disent. C’est une sorte de troisième personne narrateur de mon personnage.