26 Septembre 1857 …

… Le journal amusant (assurément rédigé par des gens de la capitale) évoque la vie à la campagne.


Comme un écho à cette vision de la vie à la campagne, dix années plus tard, un périodique qui porte ce nom évoque une campagne assez particulière puisque proche de Paris : le jardin d’acclimatation du Bois De Boulogne, qui à cette époque abritait une ménagerie.
L’article, s’éloignant un peu de « la campagne » évoque ce qui est ici une sorte de parc d’attraction, puis digresse vers un sujet beaucoup plus citadin … le problème de la soie.

c’est encore une fort agréable promenade, par quelque sèche matinée, qu’une excursion au Jardin d’acclimatation du bois de Boulogne. On traverse le bois à pied, au bruissement des feuilles jaunies que le vent détache et qui craquent sous la botte, tandis qu’un petit soleil pâlot vous sourit à travers les branches encore vertes des pins.
Sans parler des mammifères et des échassiers épars sur les pelouses, le Jardin offre à la curiosité du promeneur ses serres, toutes tapissées de plantes exotiques, que janvier et février sèment de camellias sans nombre;
— son large aquarium, où quatorze bassins ouvrent de si curieuses perspectives sur la flore et sur les habitants des eaux;
— sa splendide volière, palais de fil d’archal derrière lequel chante, s’étire, picore et se promène tout un monde d’oiseaux merveilleux;
— sa « poulerie » bruyante enfin, où sont réunies, par espèces, à peu près toutes les races connues d’utilité ou d’agrément, depuis la vulgaire poule du Mans jusqu’au faisan doré de la Chine, qui porte sous sa crête d’or un camail rayé d’orange et de noir.
Comme son nom l’indique assez, le Jardin d’acclimatation ne se borne pas à un vain étalage d’animaux rares, mais s’attache avant tout à rechercher et à entretenir les espèces étrangères, dont l’acclimatation peut avoir un but d’utilité.
A ce point de vue, le Jardin du bois de Boulogne doit, plus que tout autre, exciter l’intérêt du public et mériter ses encouragements.
Quelle plus belle conquête, par exemple, pourrions-nous faire que celle des vers à soie du chêne, de l’ailante et du ricin, au moment où le ver à soie du mûrier dépérit si tristement chez nous, ce qui nous oblige de payer à l’étranger, sur un taux énorme, l’achat d’une matière qui pourrait, au contraire, être une source de richesse nationale ?
Oui, la maladie d’un pauvre petit ver coûte, en ce moment, des millions à la France, et elle est la ruine des populations françaises qui se livraient plus particulièrement …

… est à l’ordre du jour. L’autre matin encore, dans une fort intéressante conférence faite à l’Asile impérial de Vincennes — conférence dont nous ferons tous nos efforts pour nous souvenir en causant avec vous, —M. de Quatrefages, l’honorable membre de l’Institut, peignait en termes touchants la situation malheureuse de nos montagnards des Cévennes, voués à une industrie de jour en jour moins prospère.
C’est pourquoi nous nous arrêterons aujourd’hui plus volontiers devant ce petit bâtiment isolé, aux murailles coquettement tapissées de poteries blanches vernissées, qui est la magnanerie du Jardin d’acclimatation.