6 Novembre 1933 …

… Disparaissait Jehan-Rictus, poète,

… inventeur d’un genre nouveau, en rapport avec une existence qui l’a vu côtoyer la frange la plus pauvre de la population de Paris, et parfois même dormir comme elle, dans la rue.

(extrait de « l’Hiver » premier poème du recueil « Les Soliloques du Pauvre »)
Ses mots sont ici ceux d’un errant de la rue et paradoxalement, ce sont eux qui l’ont sorti de la précarité où il est, à plusieurs reprises, tombé, et lui ont donné une aura particulière, due notamment à ses prestations en cabarets ou ses lectures de ses poèmes avaient un franc succès.

Merd’ ! V’là l’Hiver et ses dur’tés,
V’là l’ moment de n’ pus s’ mett’ à poils :
V’là qu’ ceuss’ qui tienn’nt la queu’ d’ la poêle
Dans l’ Midi vont s’ carapater !

Je veux pus êt’ des Écrasés,
D’ la Muffleri’ contemporaine ;
J’ vas dir’ les maux, les pleurs, les haines
D’ ceuss’ qui s’appell’nt « Civilisés » !

Et au milieu d’ leur balthasar
J’ vas surgir, moi (comm’ par hasard)
Et fair’ luire aux yeux effarés
Mon p’tit « Mané, Thécel, Pharès » !

Et qu’on m’ tue ou

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vous savez ben qu’ j’ai raison !

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Les soliloques du pauvre .(sur un site à soutenir)