En ses mots sous l’aube
Anna Jouy a écrit
« ce ne sont que des échos qui se font la conversation dans le salon spacieux. cette espèce de partie de pelote ou de volants, quelques dernières forces.
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Le texte complet chez l’auteure
Anna Jouy chez Jan Doets
ce ne sont que des échos qui se font la conversation dans le salon spacieux. cette espèce de partie de pelote ou de volants, quelques dernières forces. la voix aussi dissémine son énergie et s’use comme ça sur le fil du rasoir.
grande cour aux murs de ciel, surfaces dures. ça tape.
j’écoute le son de cet appel qui fait les 4 bandes et s’apprête à crever de sa belle miette. et ma bouche asphyxiée comme un poisson dans l’air.
tant que je fus ce personne qui parle, j’étais tous. maintenant que je suis quelqu’un, j’endosse le rien. c’est le prix dont je dois m’acquitter. revêtir la chair, les traces maudites de l’apparence et perdre le rêve quasi aussitôt. et c’est le coût, l’écot cette fois qu’il y a dedans la parole, la matière lui sied comme des pierres. elle plombe le songe de sel, celui de l’œil qui ne peut entendre, comprendre et qui dissèque la métaphore en petits sacs de viande, de sang, de nerfs. tu aimes trop les mots pour ne pas te tuer au choc frontal de l’ordinaire.
eux et moi, sommes les frères siamois du même ventre. parfois les mots trimballent le cadavre femme, parfois la femme cloue la parole à la porte du voyage. je ne suis pas la faite d’encre et je crains de n’écrire qu’avec de l’eau.
après.