DU PROGRÈS DANS LA DOMESTICATION – RENÉ RIESEL – 1 –

[On peut se demander si, lorsqu’ils parlent de préhistoire tous les hommes désignent la même chose.

En fait, non !

Certains songent à l’histoire de l’homme avant l’écriture.
D’autres nomment ainsi ce qui se trouve avant leur histoire.
Chacun a ainsi SA préhistoire.
En particulier notre société industrielle.]

 

LA SOCIETE TOTALE NE SAIT - letcr1-exp

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ici les liens entre les mots sont donnés
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L’extrait provient de l’essai
DU PROGRES 
DANS 
LA DOMESTICATION

de René Riesel

Parcours de lecture

LA SOCIETE TOTALE NE SAIT - sr


En clair
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Le paragraphe entier
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La société industrielle, au stade où elle est parvenue, n’est sûrement pas la première à se donner pour achevée, à se montrer obsédée d’elle-même, inapte à se représenter ou se concevoir différemment. Finalement, on ne la dit moderne (certains prétendent étrangement que cela aussi est achevé) que parce qu’elle présente sur les sociétés traditionnelles et les civilisations immobiles la supériorité de prétendre les connaître et cette autre de les dissoudre toutes à son contact. Elle est la première à fonder sa remuante immuabilité non sur l’oubli final ou la mystification du passé, mais sur son dédain, persuadée qu’elle est d’avoir recueilli et réalisé tout ce qui valait dans ce legs, d’en être, comme elle croit l’être d’elle-même, le nécessaire, unique, indépassable et perpétuel aboutissement. La société totale ne sait rien voir d’autre que sa préhistoire dans les sociétés qui l’ont précédée.

LE PORTRAIT DE DORIAN GRAY – OSCAR WILDE – 5

Slow²Reading

[Fascination du peintre pour son (futur modèle)
le destin de l’un et de l’autre est en marche]


J AI FAIT DEMI TOUR ET J AI VU - letcr1-exp


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Extrait du roman « Le Portrait de Dorian Gray »
d’ Oscar Wilde

(Nouvelle traduction de Christine Jeanney éditeur publie.net )

Parcours de lecture
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L’extrait en clair

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Extrait plus long

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* Slow²Reading : lecture lettre à lettre conformément à la « prière des mots »


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Je parlais depuis dix minutes avec d’imposantes douairières, toutes pomponnées, et des académiciens assommants, et j’ai soudain réalisé qu’un regard me fixait. J’ai fait demi-tour et j’ai vu Dorian Gray pour la première fois. Quand nos yeux se sont croisés, j’ai senti que je devenais pâle. Et une étrange sensation de terreur m’a envahi. Je savais que j’avais en face de moi un être totalement fascinant et que, si je le laissais faire, il m’absorberait tout entier, moi, mon âme, et même mon talent. Je ne veux pas que ma vie soit influencée par l’extérieur. Vous savez, Harry, comme je suis indépendant de nature. Mon père me destinait à l’armée. J’ai insisté pour aller à Oxford. Ensuite il m’a fait inscrire à Middle Temple. Avant d’avoir avalé une demi-douzaine de dîners, j’ai quitté le barreau et annoncé ma décision de devenir peintre. J’ai toujours été mon seul maître ; enfin je l’avais toujours été, jusque-là, jusqu’à ce que je rencontre Dorian Gray. Voilà — je ne sais pas comment vous l’expliquer. Quelque chose me disait que j’étais proche d’un bouleversement terrible dans ma vie. J’ai eu cette sensation étrange que le Destin me réserverait des joies exquises, des chagrins délicieux aussi. Et j’ai su que si je parlais à Dorian, je tomberais immédiatement sous sa coupe, qu’il valait mieux ne pas lui parler. J’ai eu peur, j’ai décidé de partir. Ce n’est pas ma conscience qui m’a poussé à agir ainsi ; c’est la lâcheté. Je ne me félicite pas d’avoir tenté de fuir.