VOUS VIVEZ DANS QUEL MONDE ? – CHRISTINE ZOTTELE – 4 – « Après Rimbaud tu peux mourir »

Christine Zotelle explore les zones d’ombre du monde réel; celui ou nous vivons,
bien loin de … « plus belle la vie « … des autres.


Dans quel monde vous vivez - couverture« À la question « Dans quel monde vous vivez ? » je fais différentes réponses, selon les jours, selon mon humeur, selon la météo… Différentes réponses tout aussi vraies les unes que les autres. Je crois qu’il en va ainsi pour chacun d’entre nous : nous vivons tour à tour dans plusieurs mondes. Plus ou moins vivants.

Pour ma part, le monde du collège (…) me fait vivre et me permet de rejoindre d’autres mondes.

Le monde noir, blanc et silence des pages imprimées, par exemple. Depuis longtemps, depuis l’enfance, mon refuge et mon voyage. Dans le monde de la fiction, nous vivons plus intensément, plus fort, plus libres et tout fait sens. Libre à nous d’en sortir à notre gré.

Le monde où je vis s’écrit aussi. (…).

Bref, quelle était la question ? Dans quel monde vous vivez ? Je vis dans le vaste monde. Je vis dans un monde qui ne se pose pas de questions et ça me pose question. Je vis dans un monde de certitudes et je crois que ce n’est pas mon monde préféré. Je vis dans un monde noir, blanc – et cependant haut en couleurs – et silence.« 

Christine Zottele

disponible aux éditions QazaQ (de Jan Doets)  ici


[des instants uniques
où ce qui se dit
s’écoute.] 


CERTAINS APPELLENT ÇA LA  - letcr1-exp

(grille simple
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CERTAINS APPELLENT ÇA LA  - letcr1

Extrait du recueil de nouvelles
« Vous vivez dans quel monde ? » de Christine Zottele 

 « Après Rimbaud tu peux mourir »

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Itinéraire de lecture

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En clair

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 Extrait plus long

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Lecture qui inclut ce passage


N’hésitez pas à signaler une erreur 


Tu batailles avec ce passage.  Tu as perdu le rythme et la cohérence de ton récit en imaginant cette expérience de dédoublement au seuil de la mort. Tu ne connais pas l’état du garçon. Peut–être est–il mort à l’heure actuelle, certaines informations ont fuité en ce sens. Ce n’est pas ce que tu cherches. Tu ne vois plus la scène. Ce garçon est trop jeune, trop rom, trop loin de toi et de ton univers. Un pauvre gamin battu à mort par d’autres pauvres gamins. Un misérable tué par d’autres misérables. Hey ! Père Hugo, reviens terminer le travail! Comment lui faire dire je? Tu n’arrives pas à trouver la voix.
Comme avec tes élèves. La voix qui permettrait qu’ils t’entendent. Pourtant dans tes classes, tu en as des Darius, Kevin, Stella, Stephen qui font ce qu’ils peuvent, mais le français, monsieur, c’est pas notre truc, c’est trop dur. Toutes ces règles. Et dans le foot, il n’y en a pas des règles? Comment jouer ensemble si on n’a pas les mêmes règles? Comment vivre ensemble si on n’a pas les mots? Tu leur dis. Mais non, la plupart ont capitulé déjà en 5e. Avec la poésie, z’y va, oui parfois, un miracle survient. Tu vois les yeux de certains s’ouvrir comme des oreilles. Quelque chose les touche. Simplement parce que tu as trouvé la voix. La voix et le toucher. Certains appellent ça la grâce. Toi, tu dis le toucher, car tu ne crois pas que ça vienne du haut ou de l’extérieur. Ça vient de ton corps. Ton corps fait passer Rimbaud en eux. Par les soirs bleus d’été, j’irai par les sentiers… 
C’est ça que tu cherches maintenant dans l’écriture. Impuissant. Tu as mis trop d’écrans entre toi et ce pauvre gamin. Tu as suivi l’errance possible de D. dans le quartier des poètes sur Google street view.  Avant cela, tu as reconstitué son itinéraire de Roumanie en France. Sur ton bureau, éparpillés, une cinquantaine de pages de notes sur ce sujet, d’articles de journaux. Au moment d’écrire cette scène capitale, tu bloques. Tu t’obstines à penser avec ta tête au lieu de suivre ton corps. Ton corps, là, maintenant, il te dit de lever ton cul, de te bouger, d’aller marcher, et pas dans la nature, non… C’est quoi ton sujet? Tu cherches quoi? Qu’est–ce que tu veux faire passer à tes lecteurs? D’abord, ce fait divers, en quoi ça te concerne? Pourquoi celui–ci plutôt qu’un autre? Qu’est–ce qui te gêne, toi? Tu dis que c’est l’oubli que tu ne te résignes pas à accepter. On en a parlé pendant une semaine et puis plus rien. Une nouvelle information spectaculaire a déjà pris le relais. Pourquoi ne parles–tu pas des jeunes lycéennes nigérianes enlevées par la secte Boko Haram?  Le monde joue une tragédie shakespearienne mais sans le génie de Shakespeare: les coups de théâtre se succèdent sans jamais aboutir à un dénouement. Dans une pièce que tu as vue à Avignon ces derniers jours, l’un des comédiens disaient: il faut d’abord apprendre à dire je avant de dire je t’aime. Oui c’est ça, c’est exactement ça.

Par-dessus l’épaule de Blaise Pascal – Pierrick de Chermont – 1

Publié récemment aux éditions de Colevour ce recueil de poésie de Pierrick de CHERMONT peut être partiellement lu sur le site Recours au poème ici

Sabine Huynh en a fait une chronique dans le numéro 1148 de la (Nouvelle)  Quinzaine littéraire

MONTER ET DESCENDRE UN ESCALIER - letcr1-exp

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Parcours de lecture
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Un extrait plus long (21)

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(Essai de lecture)

 


 

21

Monter et descendre un escalier, tandis que la pensée est déjà en haut ou encore en bas.

Défaut de sommeil, me dis-je. Dans la rue, la parole perdue et celle jamais prononcée marchent ensemble.

Feu rouge. Battement de l’essuie-glace. Ma main se reflète sur la vitre du taxi. Bientôt la lumière de l’aéroport.

Que l’espace et la durée ne forment qu’un, je n’en ai jamais douté. C’est pourquoi le présent est si long à vivre. Tout l’univers en une seule seconde !

Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne – Hélène Sanguinetti – 02

LES DIEUX CHANTENT ET BOIVENT - letcr1- exp

Extrait du livre de poésie
« Toi, tu ne vieillis plus, tu regardes la montagne« 

de Hélène Sanguinetti
édité par publie.net

LES DIEUX CHANTENT ET BOIVENT - letcr1

(Sans image
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Parcours de lecture

LES DIEUX CHANTENT ET BOIVENT - s

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En clair

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Extrait plus long

LES DIEUX CHANTENT ET BOIVENT - txt1

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Le texte lu par l’auteure


Passe un Romulus son bœuf qui transpire qui trace en cercle l’herbe brûlante de la plaine rebondit de criquets, de mouches, il questionne son frère, durement le questionne, et l’autre veut être heureux, plume ou pierre être heureux, lui dit-il et lui dit : qui peut plus ? Les dieux chantent et boivent à leur table en haut se penchent pour mieux voir

Onze heures et demie, rase très rase pelouse, un caillou, on l’y jette, il ne deviendra pas cheval, ni eau de puits tirée à la bouche, quatre guêpes se poursuivent sur le rideau, se prennent, collent, vont mourir, et deux on les frappe d’un chiffon lancé en boule contre la vitre elle a tremblé, l’une disparue, l’autre écrasée encore vivante, par terre. C’est une pelouse perdue du soir, sèche, nue, qui a dansé ici ? J’OUVRE LES TIROIRS JE COMPTE LES MORTS
Rien d’autre (à part lui San Pedrone au-dessus, au milieu, au bout)

PAYS DE LURE FORCALQUIER MANOSQUE – PATRICK OLLIVIER – ELLIOTT – 1



« Un village-citadelle flottant sur un paysage qui suscite la musique de l’âme. Et qui pousse au bonheur, surtout au printemps lorsque la flambée verte illumine les collines et colore ces vergers dont les poires firent autrefois la gloire de la contrée. »LA TOUT EN HAUT - letc1

Lecture plus lente

LA TOUT EN HAUT - let1

Extrait des carnets de voyage
de Patrick Ollivier-Elliot

Carnet : « Pays de Lure, Forcalquier et Manosque  »

Pages 108 à 124 consacrées à Mane
(Village très présent dans l’oeuvre de Pierre Magnan)

Parcours de lecture

LA TOUT EN HAUT - s

En clair sur babelio

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LA TOUT EN HAUT - txt0

Extrait plus complet
LA TOUT EN HAUT - txt1

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On peut s’aider des TAGS
ils donnent certains mots de la grille.

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N’hésitez pas à signaler une éventuelle erreur – merci d’avance


Un village-citadelle flottant sur un paysage qui suscite la musique de l’âme. Et qui pousse au bonheur, surtout au printemps lorsque la flambée verte illumine les collines et colore ces vergers dont les poires firent autrefois la gloire de la contrée.

Là, tout en haut d’une butte de safre, le souvenir d’une forteresse pleure sa majesté perdue.

Trois ou quatre maisons l’encerclent, dont les toitures restent indéfiniment rousses des caresses du couchant, et l’ensemble est si beau, si mystérieux que Giono l’avait choisit pour incarner Vieilleville lorsqu’il envisagea une adaptation cinématographique du « Chant du monde », dans laquelle la citadelle aurait été la maison de « Toussaint »