21 Aout 1133 …

Thibaud Notier archidiacre de Josas (Une des trois partie du diocèse de Paris ) tente d’assassiner Etienne de Senlis, alors évêque de Paris.

En ces temps reculés …

« les évêques de Paris sont officieusement protégés, respectés, consultés; en eux, les rois trouvent la science, la prudence dans les conseils, la sagesse dans les négociations, la justice et la modération dans le gouvernement.
Plus tard, ils sont hautement avoués par les rois ; l’évêque de Paris est à la fois le directeur, le chancelier et le premier ministre du prince, c’est, après le souverain, le plus haut placé dans le royaume. Et quand le roi se sent impuissant à défendre son territoire, son évêque de Paris appelle ses clercs, sonne les cloches de sa basilique et invite ses serfs à se joindre à lui, contre les ennemis du pays.
C’est la deuxième époque. Enfin, aux Carlovingiens, qui avaient vécu deux siècles du nom de Charlemagne, succède la troisième race ; un souffle s’est répandu sur l’Europe : Dieu le veut! et avec les croisades commence le moyen âge.
C’est le signal de nouveaux devoirs pour les évêques.
L’œuvre d’apostolat est achevée. l’Eglise autrefois bannie, a été tolérée, puis admise, puis respectée, enfin presque souveraine. Le vieux monde l’a méconnue, le vieux monde est mort; et dans cette société nouvelle le christianisme, naturellement et comme par la force même des choses, a conquis la première place.
L’évêque de Paris s’est construit une cathédrale, digne de la capitale de la France, digne de la destinée future de la cité. Sa juridiction spirituelle s’est établie, et son pouvoir temporel est incontesté, à l’abri des armes du roi, dont il est en même temps le père et le vassal..
Mais, tandis que le roi part pour la croisade, qui assistera dans le gouvernement du royaume, sa femme sans expérience ou son fils au berceau, sinon l’évêque de Paris? Et non-seulement l’évêque aura voix prépondérante dans les conseils de France, mais il sera dans son diocèse, le premier médecin, le premier avocat, le premier artiste, le premier précepteur. »

Il devait appartenir aux évêques, et en particulier à l’évêque co-suzerain de la capitale avec le roi, de commencer l’unité française. Le royaume était alors semblable à une de ces armées composées de chevaliers bardés de fer de la tête aux pieds, serrés les uns contre les autres, dans lesquelles le mouvement d’un seul retentit sur toute la ligne, et se répercute à l’infini, le fer choquant le fer.
Dès Louis le Gros, les lois que le roi édictait étaient envoyées immédiatement à presque tous les évêques et à la plupart des abbayes de France, avec les instructions du suzerain-sire, scellées de son grand scel.
Tandis que la force semblait régner sans partage, la résistance vint du sentiment religieux, qui inspira assez d’énergie pour troubler dans la jouissance de leur pouvoir les grands qui s’affranchissaient des lois.
Eternel contrepoids, réaction éternelle contre les vices …
21-08-1133-1-ET LES FOLIES DU SIÈCLE , LE CATHOLICISME QUI EST AUJOURD’ HUI LE REMPART LE PLUS PUISSANT DE L’ AUTORITÉ , MENACÉE JUSQUE-TXT
, fut durant tout le moyen âge le plus fidèle soutien des droits du faible et de l’opprimé , de la liberté universelle.
Dès cette époque, l’Eglise, avec cette sérénité qui n’appartient qu’aux choses éternelles, repoussait les prétentions injustes, de quelque part qu’elles vinssent, et tenait déjà la balance égale entre ces deux pouvoirs, l’aristocratie et la foule, qui ont tour à tour la domination du monde. »

extrait de 
Les évêques et archevêques de Paris depuis saint Denys jusqu’à nos jours, avec des documents inédits. Tome 1 / Vicomte G. d’Avenel

Etienne de Senlis, alors évêque de Paris, s’est vu contraint de mettre à l’écart son trop impétueux Archidiacre de Josas : Thibaud Notier

Celui-ci fidèle à son caractère, eut le désir d’assassiner L’évêque. Et il y parvint presque.

« … un jour, l’évêque chevauchait sur la route de Chelles, un dimanche, avec son pieux ami Thomas, prieur de Saint-Victor; au détour d’un chemin, les hommes d’armes qui le précédaient la lance au poing étaient hors de vue, quand tout à coup deux hommes sortent d’un buisson, l’épée à la main, fondent sur le prieur, le massacrent pendant que les clercs qui suivaient l’évêque s’enfuyaient épouvantés, et ordonnent à Etienne de fuir s’il ne veut avoir le même sort. Ces hommes étaient les neveux de l’archidiacre Thibaud. »