24 Septembre 1834 …

… naissait Henri Barboux qui, en tant qu’avocat, assura presque 60 ans plus tard, la défense de Ferdinand de Lesseps dans le procès relatif au « Scandale de Panama« .
Il entrera à l’Académie Française une dizaine d’année plus tard.


Eloge de Henri Barboux par les conseillers municipaux de Paris

Henri Barboux est venu au Barreau de Paris de sa province du Berry.
Secrétaire de la Conférence sous le bâtonnat de Jules Favre, il entra, en 1874, au Conseil de l’Ordre ; sa réputation, dès lors, ne fit que grandir. A 46 ans, en pleine maturité, il fut porté au bâtonnat et, durant près de trente années, il fut l’avocat désigné de toutes les causes retentissantes.
C’est l’époque. où commence à s’appliquer la loi si importante sur les sociétés. La jurisprudence s’établit. Elle porte souvent la marque de l’influence de Barboux, la trace de son esprit lumineux et pratique, rompu aux affaires les plus délicates. La famille de Lesseps lui confie le soin de défendre son honneur et la plaidoirie qu’il a prononcée dans le procès du Panama restera comme l’une des œuvres les plus fortes qui aient honoré la barre française.
Il meurt en avril 1910, trois ans à peine après que l’Académie française lui eut ouvert ses portes, après avoir recueilli, sans jamais les avoir recherchés, tous les honneurs attachés aux fonctions qu’il avait exercées avec tant d’éclat.

Je donne ici quelques passages de sa plaidoirie, qui lui a valu des louanges du conseil municipal de Paris, lors de la décision de donner son nom à une rue de Paris.

« Je suis extrêmement heureux, pour ma part, de voir M. l’Avocat général proclamer lui-même qu’à ses yeux la loi doit être égale pour tous. Car lorsque j’arriverai à la discussion de certaines parties de mon procès, j’aurai l’occasion de lui rappeler, pour en déduire certaines conséquences, le principe qu’il donne lui-même comme point de départ essentiel à toute prévention dirigée par le ministère public.

Je conclurai aisément de ce principe que, lorsque, sous les yeux du parquet, se passent des faits publics que le parquet ne poursuit pas, c’est qu’il les considère comme légitimes.
… la Cour aperçoit tout de suite les conséquences décisives que je pourrai tirer de ce principe : que tous, en effet, doivent être égaux devant la loi… A moins qu’on ne veuille y ajouter ce correctif qui, certainement, n’est point dans le …

… tombés.

Ceci dit, d’où viennent, entre le procès d’aujourd’hui et les procès d’autrefois, la différence de procédure et cet appareil plus sévère? Le voici, Messieurs : la politique était étrangère aux procès d’autrefois, elle seule a commandé le procès d’aujourd’hui.«