5 Novembre 1887 …

… naissait le poète Réné Maran.

Il sera lauréat du prix Goncourt en 1921 pour son roman Batouala

De son recueil « Les Belles Images », quelques vers du poème « Voyage » dédié à
« Mon ami Roger Dévigne

Le voilier, dans le port, geint sur ses apparaux
L’automne étend sur eux sa lumineuse ombelle.
Nous avons consulté les marcs et les tarots :
Ils nous ont répondu que la mer serait belle.

Appareillons. La mer nous réclame.
Déjà,

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, le large.

 Adieu, vous tous ! Adieu, molles collines, d’où
L’angélus entreprend son voyage sonore !
Avant de regagner les bassins de radoub,
Nous voulons voir les ciels que la lumière honore.

Adieu, quais aux hangars repus de cargaisons,
Haquets, tombereaux, docks, caisses, prélarts, barriques,
Treuils noirs de cambouis, et tramways, et maisons
Qui béent aux paquebots venant des Amériques !

Ah ! la mer

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… Que l’immense éventail du norois dissémine.

Et voici des cargos, des dogres, des voiliers ;
Voici des yachts, bijoux de luxe et de plaisance ;
Et des oiseaux qui, de leurs cris multipliés,
Du pays délaissé maintiennent la présence !

La nuit tombe. Ecoutez, moussaillons et gabiers,
Les voiles, ivres d’air, bruire à la mâture.
Au branle des embruns contre les écubiers
Dont les naseaux hument le vent de l’Aventure.

Nous avons, ce matin, débordé des cargos
Que des brouillards dorés vêtaient de leurs mandilles.
Nous rangeons à présent, au son des fandangos,
L’Espagne et ses fruits mûrs gonflés de séguidilles,

L’Espagne où, confondue à l’odeur de coaltar
Qui règne par la nuit d’étoiles chamarrée,
La respiration du cap de Gibraltar
Imite à son insu le bruit de la marée,

Cependant que, des ports où

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… épuisant le ventre des mahonnes.