Le 19 janvier 1935 …

… nait le poète, essayiste et professeur d’université Lionel Ray

… poète que Jacques Darras dans la revue Esprit (AOÛT/SEPT. 2015) présente comme « l’effacé radical« .
Le vide, l’ombre, l’absence, la mort sont très présents dans les poèmes de Lionel Ray, comme ici :

C’est un étrange voyage que de vivre
Comme de boire jusqu’à la lie le verre
Et de s’en arracher comme d’une ombre
Laissant à l’horizon de soi pas même une forme vide

Sauf cette poussière de mots cette dentelle
Obscure qui a pour nom « souvenir ».

Rien ne ressemble plus

  … le chaos où les monstres sont tapis.

Ce qu’il cache et ce qu’il crie
N’est rien d’autre que bouche ouverte à l’étonnement,
Ce grossissement d’insecte d’une foule égarée
La pâle friperie des jours fanés, écume, grimace.

La grande leçon de mon enfance
Ce fut pourtant le refus des larmes
Mais tout fait retour dans le grand silence nocturne.

Mon poème prend le risque de lier le masque à l’aveu,
Mots et cailloux dans la bouche,
Le prononcé des ombres et des viandes.

Ce n’est pas un miroir pour jeune fille,
Ni un alcool pour un soir de fête
Mais une prose qui ne connaît ni la pause ni la victoire.

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Un (beau) recueil lu par l’auteur