1 Novembre 1912 …

… Le Quotidien Excelsior, par la plume discrète de M. X. consacre un article qui n’aurait pas déplu à celui qui, à ce jour préside au destin de la France (Emmanuel Macron) et qui a tout récemment inauguré, son grand œuvre, la Cité de la langue française et prononcé un discours dans lequel il a défendu le principe selon lequel le « masculin fait neutre« .

(l’article)

LE BEAU LANGAGE DE M. PAUL HERVIEU

Je suis allé hier soir au Français, où ta nouvelle pièce d’Hervieu, fit, paraît-il, la recette la plus élevée qu’on ait jamais encaissée à une seconde représentation. Et je voudrais vous dire mon ravissement. Non que le sujet de Bagatelle soit exceptionnel, ni le milieu rare, ni l’esprit imprévu. Mais imaginez une chose inouïe : les personnages parlent le français, non plus le français faubourien ou boulevardier fait de violences et de grossièretés cyniques, mais le français des salons et de la diplomatie, le français du dix-huitième qui, par sa délicatesse, permettait toutes les audaces.
Voici trop longtemps que les auteurs dramatiques, pour rendre leurs effets aussi directs qu’un swing, s’amusent à converser en langue verte ou même à ne plus exprimer aucun sentiment. Celui-ci, sous prétexte d’un débordement passionnel, apparente tous ses héros au général Cambronne; celui-là, quand ses pantins sont embarrassés par la complexité de leurs misères, leur fait dire tout tranquillement « qu’ils éprouvent quelque chose de considérable »
Les bons …

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… initier aux bonnes manières, n’en avaient plus pour leur argent.
M. Paul Hervieu redresse les torts de ses confrères en ressuscitant le beau langage, poli et amphigourique, sans lequel il n’y a point de société décente à travers la conception contemporaine.
Ce pourquoi je vous engage à aller au Théâtre-Français pour apprendre comment on peut dire avec convenance ce qu’il est préférable de ne point penser.