26 Octobre 1930 …

… L’hebdomadaire « La femme de France » par la plume de Paule Malardot, donne un long article consacré à la chanteuse et danseuse Joséphine Baker.

(Extraits)

Je n’ai pas vu Joséphine Baker depuis près de trois ans, mais je la retrouve, ce dimanche de septembre, dans sa petite robe blanche toute simple, telle que je l’avais quittée : sous cette perpétuelle agitation, et cette désinvolture, la plus aimable, la moins prétentieuse, la plus libre à la fois et la plus timide des femmes.
Certes,la danseuse noire aime les haltes au tennis, les folles gambades sur les pelouses avec ses chiens et ses chats, les promenades dans le parc où l’on peut traverser d’un saut la petite rivière qui circule en méandres à travers des bassins et. des cascades, glisse sous des ponts rustiques comme dans un décor de jardin japonais… Mais ce qu’elle, préfère encore, c’est le grand verger, les serres avec leurs étranges plantes exotiques et leurs ananas, le jardin potager où elle va dix fois par jour « regarder pousser » fruits et légumes, ramasser des escargots, qu’elle emporte joyeusement à sa grande famille de poules grises, de canards beiges, de lapins angoras, de tourterelles…
Regardez, me dit-elle, ce petit lapin, il est adorable, n’est-ce. pas, avec ses yeux rouges… Et cette pauvre chère maman, il a eu hier onze petits lapins I… »
…Je regarde surtout Miss Baker : visage ardent

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frénétiques.
Perle noire. Poésie noire. Joséphine Baker. Et je songe à l’étonnante destinée de cette belle danseuse qui a vingt-quatre ans à peine, et qui confiait déjà, il y a trois ans, ses souvenirs à un de nos meilleurs écrivains modernes, Marcel Sauvage, pour en faire un livre de poésie et de fantaisie charmante. Aussi, est-ce à eux que je me reporte aujourd’hui pour retracer la carrière de cette

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du rythme et du mouvement.

«A cinq ans, j’allais à l’école. Je me battais avec tout le monde. J’ai toujours préféré ma liberté. Et puis on m’empêchait de faire des grimaces. Or, la figure n’est pas faite pour dormir…»

(…/…)

Et le miracle de cette belle histoire vraie n’est pas qu’une petite fille humble soit devenue une des plus grandes artistes modernes… Les années de lutte, de solitude et de travail sont entre ces deux pathétiques visages. Mais le-, miracle, c’est que cette femme magnifique soit justement demeurée pure de toutes

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son âme fraîche et douce d’enfant…

Blancheur de Joséphine Baker, a écrit Marcel Sauvage.