10 Octobre …

… L’Eclipse donne, en première page, une caricature (exécutée par Gill) Mademoiselle Rousseil, actrice de renom, que rien ne destinait à la brillante carrière qui fut la sienne. Privée, à 11 ans, de son père , envoyé au bagne de Cayenne par Napoléon III où il mourra un an plus tard, vendeuse de fruits, puis apprentie couturière, après être passée par toutes les étapes intermédiaires de la carrière d’actrice, elle entre à la Comédie Française à l’âge de 30 ans. Elle y jouera des rôles prestigieux tels que celui de Chimène dans le Cid.

À 33 ans elle écrira « La fille d’un proscrit » en mémoire de son père.
Le journal « Le Gaulois », très favorable à Napoléon III le lui reprochera, sous la plume de Léon Chapron, dans un article où l’on trouve une moquerie à l’égard des femmes qui osent se défendre des trop grandes proximités masculines.

Mlle Rousseil est bien cette pudique comédienne qui défendant sa vertu ainsi qu’une tigresse défend ses petits, brisa un jour sa lorgnette sur le visage d’un audacieux qui s’affublait du titre d’agent des mœurs, le drôle voulait …

(Pour lire la grille plus facilement, cliquer ici)

… la bouquetière Isabelle*, dont la virginité quadragénaire figure, dans les guides de l’étranger, comme une des curiosités de Paris, Mademoiselle Rousseil n’entend pas qu’on « a « joue au chat perché »  avec son honneur. Viennent les Anglais, ô France ! ils retrouveront, sur ton sol sacré, des Jeannes d’Arc inattendues.

On ne reprochera pas à l’auteur d’être en accord avec le titre de son journal dans cette « gauloiserie »


Ici les premiers mots du roman que Mademoiselle Rousseil a dédié à son père.

La petite ville de Niort était toute en émoi. Sur la place du Donjon une foule énorme gesticulait, se bousculait et criait :
— C’est une infamie ! il n’a rien fait. Pourquoi l’arrêter ?
— C’est un honnête homme; c’est un républicain !
nous sommes en république ! On ne peut pas l’enfermer; c’est notre chef, on en veut à notre liberté.

Et pour finir le dernier paragraphes.

Souvent, le soir, à la clarté des étoiles, on voit deux grandes ombres près de la tombe de Rosita : Zéky, qui vient parler d’amour à sa chère morte; François Robin, qui vient prier sa fille de le rappeler près d’elle dans la demeure des élus.


2 Octobre 1892 …

… Ernest Renan décède. Une des oeuvres les plus connues de l’auteur de « l’Histoire des langues sémitiques » est  » La vie de Jésus« .
« La lune » journal satyrique, l’évoque dans un numéro où l’auteur est caricaturé en première page, par la plume de GILL.


A cette occasion plutôt que de traiter de l’œuvre de Renan, le journal s’amuse à évoquer une autre relation de la vie de Jésus, celle du fantasque et « célèbre excentrique » : le comte de Saint-Germain.

(extrait de l’article)

(Pour lire la grille plus facilement cliquer ici)