Le 26 Janvier 1855 …

a vu mourir le poète Gérard Labrunie, dit Gérard de Nerval

qui, dans un poème peu cité, a évoqué la mort de Paris et celle de Notre Dame

Notre-Dame est bien vieille : on la verra peut-être
Enterrer

             … carcasse lourde,
Tordra ses nerfs de fer, et puis d’une dent sourde
Rongera tristement ses vieux os de rocher !

Bien des hommes, de tous les pays de la terre
Viendront, pour contempler cette ruine austère,
Rêveurs, et relisant le livre de Victor ;
— Alors ils croiront voir la vieille basilique,
Toute ainsi qu’elle était, puissante et magnifique,
Se lever devant eux comme l’ombre d’un mort !

((Pour lire la grille plus VITE, cliquer ici)

De Nerval on cite plus volontiers El desdichado, poème dans lequel certains voient la transcription exacte du thème astral de l’auteur (Luth Constellé, Tour Abolie, Soleil noir …)
Jean Richer a publié à ce propos un long article dans les Cahiers du Sud, qu’il a par la suite développé dans un essai (Gérard de Nerval. Expérience vécue et création ésotérique)

Ce texte est cité dans l’enquête du journal « Le Jour » comme l’un des poèmes contenant les plus beau vers français.
Choix faits par des écrivains célèbres, et dans le cas présent par le poète Jules Supervielle

« L’intransigeant » quant à lui, insistera davantage sur la folie de Nerval – auteur d’un poème incompréhensible – à propos d’un livre consacré au poète, par Henri Clouard et dont le titre évocateur était «  La Destinée tragique de Gérard de Nerval « 

extrait :

Dans sa lettre-préface à M. Aristide Marie, Henri Clouard déclare : « Le personnage issu de mon interprétation n’est pas du tout cette ombre rêveuse qui n’aurait agi que par lunatique fantaisie et mirage poétique… Il fut un fou authentique et malheureux qui s’est colleté désespérément avec la folie ».
Et tout le livre, bien documenté, d’une psychologie sûre, tend évidemment à nous montrer de plus près le mécanisme intellectuel et sentimental de Gérard. Gagnerait-on beaucoup à vouloir comprendre, dans ses intentions secrètes, le fameux sonnet El Desdichado… « Je suis le ténébreux, le veuf, l’inconsolé… » ? Non sans doute. La vie de Gérard est toute enclose dans ce chef-d’œuvre « surréaliste », et nul ne saura jamais y trouver la logique humaine.
M. Henri Clouard s’efforce en tous les cas de nous montrer un Gérard plus près de nos souffrances. Et puisque tel éftait son dessein, on peut dire qu’il, y réussit parfaitement.

Une autre biographie à feuilleter (source : Gallica):

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9762337v