22 Décembre 1876 …

… une mère qui aimait lire des poèmes, mis au monde le futur auteur de poèmes

dont on peut penser que les plus virulents n’était pas dans la ligne de ceux qu’elle appréciait.

Pour définir le futurisme qu’à fondé Filippo Tommaso Marinetti, plutôt que d’en développer le manifeste, je choisis ici de présenter le manifeste de ceux qui était totalement et résolument opposé à ce courant de pensée et à ses conséquences pour l’art notamment.

profession de foi des Primitivistes

Sans condamner le futurisme, l’article qui suit, du Mercure de France de janvier 1914 (alors même que l’on s’approche sans le savoir du premier grand conflit mondial) lui reproche des défauts symétriques à ceux du romantisme.

A cette époque de plénitude impatiente, à cette heure de vie exacerbée, de tumulte, de gestation, où l’être se transhumnane*, où la matière elle-même semble « se hausser jusqu’à la conscience », où une sorte de sens œcuménique nouveau naît dans l’homme, il semble que la poésie lyrique, encore plus que tous les autres arts, se tende violemment vers un pathétique encore inédit, vers une expression paroxyste et suraiguë de ce monde moderne où l’homme délivré enfin de lui-même se sent  potentiellement un Dieu.
Le Futurisme, en ce qu’il a de bon en soi, est né de cette aspiration ; mais du seul fait qu’il se dénomme Futurisme, il donne trop l’impression d’être hors de notre époque; il paraît, à tort ou à raison, une abdication du présent.
Le Romantisme était une fuite dans le, passé; le Futurisme semble une fuite dans l’avenir. Tous deux se rejoignent hors la vie, dans un domaine vague, celui de la mort pour le Romantisme, celui de l’imprévisible, du devenir, de ce qui n’est pas encore, pour le Futurisme.
Le Futurisme déserte ainsi la communauté vivante pour le domaine des abstractions. Il fait alors figure de « nuée » esthétique, et apparaît une formule purement verbale. A autre chose de réel et de concret correspond l’effort des lyriques actifs — qu’importe l’étiquette qu’on leur accole ?
*

*A notre époque on parle de transhumanisme.
** Il y a là comme une prophétie annonciatrice de l’ère du numérique (abstraction ultime)

Vue de l’Italie même, la proposition de Marinetti est bien différente.
On y voit favorablement un projet permettant de réveiller un pays endormi sur son passé.

Le Futurisme apparaît en somme à qui le regarde au point de vue italien comme la réaction nécessaire à ce culte effréné et idiot de l’ancien, à cette mollesse et couardise de sentiments, à ce mépris de la modernité dont notre milieu intellectuel était saturé et qui le conduisait à un épuisement ennuyeux et humiliant.
F.-T. Marinetti rappelait aux jeunes Italiens que les nations ne se nourrissent pas uniquement de souvenirs et de regrets et que même dans l’art il faut avoir le courage de quitter les continuations et les imitations pour créer quelque chose de nouveau et d’inédit.

Le texte du manifeste. Paru dans « le Figaro » qui présente Marinetti comme « le jeune poète Italien et Français« 

Un échantillon du progrès en marche de Marinetti :