23 Octobre 1915 …

le Bulletin religieux de l’archidiocèse de Rouen évoque la fuite du consul d’Italie à Trébizonde, et rapporte les propos qu’il a tenu à son arrivée à Rome, concernant l’action des Turcs sur la minorité arménienne du pays.

(extrait)

Il assure que, pendant un mois, il assista à des scènes effroyables, à des exécutions en masse d’innocents. « Le passage sous les fenêtres du consulat de colonnes d’Arméniens implorant du secours, impossible à leur donner dans une ville surveillée par 16.000 soldats, des milliers de policiers et dès bandes de volontaires du comité Union et Progrès; les scènes de désolation, de pleurs, d’imprécations, de suicides, de folie subite, d’incendies, de fusillades dans les rues, dans les maisons et les campagnes, sont impossibles à décrire.
Des centaines de cadavres étaient trouvés chaque jour dans les rues. Des femmes violées, des enfants enlevés à leurs familles et placés dans des barques, vêtus seulement d’une chemise, puis noyés dans la mer Noire ou dans les fleuves, sont les épisodes d’une nouvelle page du régime turc.
Le consul ajoute : « Quand on a assisté pendant un mois à ces scènes quotidiennes si épouvantables, et que l’on se voit impuissant à agir, on se demande

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… exigent la vengeance de la chrétienté entière ».

Parfois la souffrance est telle que la colère est tel un remède au désespoir, la seule manifestation possible et réclame avant tout, la vengeance.
C’est ici que l’esprit froid, insupportable dans son action calculatrice, peine à faire valoir « l’exigence – raisonnable » et cohérente avec les valeurs du moment – d’une « noble défense »

Telle par exemple que celle exprimée dans « l’Echo sioniste » du 6 Janvier 1922

Des propos censés, qui peinent à raisonner ceux qui ont été victimes d’horreurs comparables à celles évoquées plus haut.


Note : L’illustration correspond à un massacre antérieur à celui de 1915, celui d’Adana en 1909.