25 Octobre 1941 …

… trois volets de l’hebdomadaire : Compagnons

Les Compagnons de France sont un mouvement de jeunesse vichyste créé en août 1940 par Henry Dhavernas et dissous en janvier 1944 par le Régime de Vichy1. L’esprit est patriotique, anti-collaborationniste, proche de certaines positions résistantes se voulant malgré tout fidèle au maréchal Pétain et prônant une régénération française dans le cadre des valeurs (pas toutes, pas l’antisémitisme) de la Révolution nationale

Une critique d’une invention qui ne sera pas utilisée, dans un premier temps, dans le sens de l’article … mais nous y sommes à présent avec le smartphone (et les caméras plus ou moins inactives de nos ordinateurs portables)

Moi, ça ne m’emballe pas du tout cette entrée de la télévision, un jour prochain, dans notre vie.
On avait assez de soucis sans cela. Déjà le téléphone nous mettait à la merci des importuns. La civilité élémentaire, et aussi un instinct tenace de curiosité, nous forçaient à Interrompre la besogne la plus urgente pour décrocher un écouteur où nous ne trouvions le plus souvent que des futilités. Une fois lâché, notre « allô ! » force était bien d’avaler jusqu’au bout le bavardage du raseur. Du moins conservions-nous le droit de ne lui prêter qu’une oreille distraite, tout en continuant de lire notre feuilleton ou de dessiner des bonshommes sur le papier, selon notre humeur. Il suffisait de ponctuer le murmure nasillard de l’interlocuteur de quelques « oui, oui… bien sûr… évidemment. »

(Un écrivain célèbre répondait à quelqu’un qui s’enorgueillait de cette nouvelle acquisition (le téléphone)
« Ah oui, cette nouvelle invention. On vous sonne et vous y allez ! »

La télévision nous coupe la retraite. Plus d’évasion. II nous faudra, non seulement écouter, mais contempler aussi le fâcheux.
Chacun aura le droit de nous imposer sa tête, aussi déplaisante qu’elle puisse nous être. _ Ce n’est pas tout. Plus moyen de dissimuler l’ennui ou la jubilation qui se peint sur notre visage, hors du contrôle de notre raison. On entendra ce dialogue :

— Allô ! Mon pauvre vieux, ma femme est souffrante, impossible de venir déjeuner avec vous.
— Oh ! quelle tuile ! Je suis désolé, mon vieux, mais, là, vraiment désolé.
— Ah ! Alors pas la peine de rigoler comme ça.

Ou bien celui-là :
— Allô ! C’est moi. Moi, l’oncle Arsène. J’arrive avec tante Anna, mon neveu. Mets vite deux couverts et prépare la chambre d’amis. Nous resterons huit jours.
— Ah !… euh. Quel bonheur, mon oncle, quel bonheur.
— Oui !… Tu fais pourtant une drôle de tête.

(…/…)
Je prévois des brouilles, des révocations, des divorces, des héritages perdus, des catastrophes. Vous me direz que rien ne nous obligera à avoir la télévision. D’accord. Mais le désir sera bien fort de voir, douillettement calé dans son …

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… Battling- Chose, Limaçon coiffer Pigeon-Voie au poteau.
On la paiera, allez, la rançon du progrès, comme on la paie à tout coup.

(Octobre 1941)


Second volet : André Boll, architecte qui fut ami de Le Corbusier, évoque sa conception de la ville moderne et ses avantages sur celle qui ne s’élève pas au-dessus de 5 étages.
l’abri du paysan ne saurait répondre aux mêmes exigences que l’abri du citadin et si dans le premier cas la maison individuelle s’impose, dans le second le grand immeuble est apparu, depuis longtemps, comme une nécessité. 

(…)
Plus un immeuble est important, plus il contient d’habitants.
Toutefois, il serait criminel d’en profiter pour augmenter exagérément le chiffre de la population à l’hectare : le but essentiel de l’immeuble en hauteur réside dans une nouvelle occupation du sol. Un hectare d’îlots insalubres, fait de ruelles étroites et de cours sans soleil, contient 800 habitants ; un hectare de quartier construit sur les nouvelles données architecturales, fait d’immeubles isolés de 50 m…

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… les techniques actuelles.
D’un côté, dans le cas. de l’îlot insalubre, les parties bâties occupent 88 % de la surface du sol, laissant 12% d’espace en rues et cours ; de l’autre côté, dans le cas du quartier moderne, le rapport est inversé 88% de surface libre (parcs, terrains de sport et de jeux, piscines, etc…), 12 % de surface construite.
Ainsi une même densité utile, atteinte par des moyens différents, peut entraîner soit le malheur, soit le bonheur des habitants ; l’écart étant dans le rapport entre les surfaces libres et la hauteur des immeubles. 


Troisième volet, en prise directe sur l’actualité du moment. Nous sommes deux ans après la « défaite ». Un éditeur reprend les textes principaux qui orientent la politique du maréchal Pétain.
(On laisse ici l’appréciation de ce développement et des propos tenus, à l’oeil qui lit.)

(…)
La deuxième partie groupe les quatre appels douloureux de juin 1940 ; en pleine défaite, le Maréchal rassemble autour de sa personne les Français désespérés et désorientés ; au milieu des périls les plus graves, il maintient l’unité française.
Puis, ne voulant compter que sur la France seule et sur la « ferveur » des Français, il les convie à un redressement intellectuel et moral. Sur un ton tour à tour paternel et volontaire, il s’efforce de convaincre la Nation et d’obtenir l’adhésion de tous.
Les diverses déclarations au cours desquelles le Maréchal pose les bases …

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… , sont autant d’actes de foi dans le destin de la France.
« Donnons-nous à la France ; elle a toujours porté son peuple à la grandeur.»
Ce sont aussi des programmes d’action et de travail, où le devoir de chaque citoyen ce trouve inscrit.