Le 9 décembre 1606 …

… nait un poète qui n’écrira pas son oeuvre la plus célèbre, pour cause de cécité.

John Milton dictera « Le paradis perdu » après un long travail de préparations, de notes en de nombreux carnets … (dont il devra se rappeler le contenu de tête) qui s’étend sur plus de 30 années.

La traduction la plus célèbre de ce long chant en vers (sans rime) est celle qu’à fait Chateaubriand

Passage du livre VII

Adam et Eve ont été averti par un ange (Raphaël) des sombres desseins de Lucifer les concernant, qui visent à les faire reconduire aux frontières du paradis.
Ils l’en remercient et Adam profite de sa présence pour étancher sa soif de connaissance concernant la création de l’univers et les buts que le Dieu poursuivait par cette action.

« De grandes choses et pleines de merveilles, bien différentes de celles de ce monde, tu as révélées à nos oreilles, interprète divin, par faveur envoyé de l’empyrée pour nous avertir à temps de ce qui aurait pu causer notre perte, s’il nous eût été inconnu, l’humaine connaissance n’y pouvant atteindre. Nous devons des remerciements immortels à l’infinie bonté, et nous recevons son avertissement avec une résolution solennelle d’observer invariablement sa volonté souveraine, la fin de ce que nous sommes. Mais puisque tu as daigné avec complaisance nous faire part pour notre instruction de choses au-dessus de la pensée terrestre (choses qu’il nous importait de savoir comme il l’a semblé à la suprême sagesse) ; daigne maintenant descendre plus bas, et nous raconter ce qui peut-être il ne nous est pas moins utile de savoir : quand commença ce ciel que nous voyons si distant et si haut orné de feux mouvants et innombrables ; qu’est-ce que cet air ambiant qui donne ou remplit tout espace, cet air largement répandu embrassant tout autour cette terre fleurie ; quelle cause …

… tôt achevé ? S’il ne t’est pas défendu, tu peux nous dévoiler ce que nous demandons, non pour sonder les secrets de son éternel empire, mais pour glorifier d’autant plus ses œuvres que nous les connaîtrons davantage. »


Milton ne connaîtra pas le succès de cette oeuvre qui le verra, après sa mort, « éclipser « éclipsé la poésie des xviiie et xixe siècles«