22 Septembre 1935 …

… le petit journal illustré s’interroge sur l’existence possible à cette date, d’anthropophages…(humain mangeant des humains)
Question plus vaste que celle qui concernerait le cannibalisme, pratique qui va au-delà de la simple consommation, car associée à des rites divers.

Le journal confond pourtant par la suite ces deux termes, notamment lorsque, citant W-B Seabrook, il divise les cannibales en 4 catégories.

  • Le cannibalisme religieux, qui consiste en un sacrifice rituel d’enfants, de vierges ou d’hommes à l’occasion des fêtes pascales.
  • Le cannibalisme magique, réservé aux initiés de la sorcellerie, lesquels peuvent de temps en temps manger la cervelle du plus intelligent ou du plus brave pour se communiquer ses qualités.
  • Le cannibalisme criminel, pratiqué par des sauvages mourant de faim.
  • Le cannibalisme naturel, celui que pratiquent les gourmets parce que c’est de la bonne viande.

Les deux dernières catégories ne relèvent pas du cannibalisme, mais ne sont « que » de l’anthropophagie.
Les deux dernières seules relèvent du cannibalisme.

Ainsi, les survivants du crash du vol 571 de la compagnie Fuerza Aérea Uruguaya dans les Andes, en 1972 n’ont pas pratiqué anthropophagie, ils ont été contraints de manger de la chair humaine pour ne pas mourir de fin.


Le petit journal illustré, évoque ensuite certains lieux sur la Terre où serait encore pratiqué, selon ses sources, le cannibalisme:

(Extraits)

Lorsqu’on pénètre chez les populations du Chari, les cases sont décorées de crânes et d’ossements humains provenant d’individus qui n’ont eu d’autres tombeaux que l’estomac de leurs congénères.
(nombreux autres exemples)
Dans la tribu des « Babomdas » lorsqu’un grand chef veut faire honneur à d’autres chefs, il les invite à un festin au cours duquel est mangé un esclave qui a été engraissé spécialement.

Il reste aussi des cannibales dans le centre de l’Australie.
Là, simplement, on mange les hommes tués à la guerre et les tribus se livrent même des combats dans le seul but de se procurer des vivres.
Ce sont les Australiens qui déclarent que la chair du blanc est moins fine, moins savoureuse que la chair noire.
Il parait d’après eux, que le blanc n’a pas de goût et que sa viande est fade.

L’article délivre une conclusion un peu étrange

Les cannibales ne sont d’ailleurs pas les tribus les plus barbares.

Cependant, ces mœurs tendent de plus en plus à disparaître, bien que l’habitude ancestrale soit difficile à faire perdre.
On a vu, en effet, des cannibales convertis qui donnaient un prétexte religieux aux festins au cours desquels des hommes étaient mangés.

(cliquer ici pour lire plus facilement)


En nos temps plus civilisés, nous avons des raisons bien plus raffinés, qui nous permettent de concilier la nécessaire « fin de l’abondance* » et  » de « l’insouciance »

avec des festins brillants de mille feux.

Le prestige de ce festin et l’insouciance momentanée de ses participants rejaillissant sur chacun des citoyens de la France qui y participe financièrement, ou pas.

*Emmanuel Macron