Les « Vases Communicants » « c’est
Le premier vendredi du mois,
chacun écrit sur le blog d’un autre, à charge à chacun de préparer les mariages, les échanges, les invitations. Circulation horizontale pour produire des liens autrement… Ne pas écrire pour, mais écrire chez l’autre. »
La liste complète des participants du mois de décembre est ici
Liste des Vases Communicants de Décembre 2015
(Merci à Eclectante (Marie-Noëlle Bertrand) de tout son travail au service de cette rencontre)
Martine Cros a écrit à la suite des événements récents qui ont ensanglanté Paris deux vers
auxquels j’ai donné l’écho d’une image où ils sont incrustés.
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Cet échange nous a donné l’envie d’aller plus loin
d’où ce prolongement en ces vases communicants de décembre
J’accueille donc ici ce qui est devenu poème
de l’avant (ce désastre qui nous a déchiré l’être)
et de l’après (cet espoir qui résiste, qui doit résister en nous)
tandis que
Martine a recueilli mes mots
chez elle : aller aux essentiels
MOSA
…
…
…
mosaïque émotive en saillie sur ma peau
hérissée sans héros que vous-mêmes
partis parties dans la gueule kalachnikovéenne
mes enfants mes amours mes heures diluviennes
il pleuvra longtemps à la crue de cette chienne
soirée les bêtes se prenaient pour dieu et vous-mêmes
mes brebis comme biches sans vague tapies
dans la fosse profonde arachnéenne
…
…
…
dans les landes splendides ou dans les grands typhons
sous les tirs déchiquetants comment ne pas être
au monde je suis dans tes bras comme une inespérée
verbalisant l’émoi dans tous ces toi qui pleurent
forgeant l’épanouissement dans le pourri du temps
exigeant oui c’est cela que les tempêtes détonantes
si elles me tuent te frayent un chemin de rondins
de bois mort de villes arrachées de cris aphones
et de regards ah ces regards comme des huis clos
où le procès du chagrin tinte entre pavane de
l’hermine mortiférée et nos enfants de l’aube
…
…
…
comment le monde se reflète sur mon visage
où sillonne encore quelque danse sanguine
le long d’une tempe en laquelle est exigé
un baiser mais trop tard !
je n’avais senti ce trou rimbaldien dans mon demi sommeil
j’oubliais le charivari de ce vendredi soir
les lumières du square s’effaçaient de mes yeux
quel silence à présent comme un coton d’ivoire
puis voici que je reçois une caresse incitative
ne sais plus si je suis homme femme si je suis pleine
d’eau
…
…
…
à ma bouche affleure ce que tu diras d’un certain
pardon que j’ai déjà donné celui de la main
allumant le cierge de ta bouche il est poète il est ton corps
instrument de nocturnes il est cris des mômes blancs
sur le terrain vague vert des ossements s’aimant
à travers le temps sans flèches le temps sans peur
sans plus de voix pour dire mais un chant sans vide
consistant avec peine en ces êtres néants
que nous devenons
…
…
…
ce soir est si doux et si tout est perdu
m’accorderas-tu ta main
aurons nous cet enfant : le désir

