UN DE BAUMUGNES – Jean Giono – 003

un de baumugnes - image 2 flou

 

 

 

 

(Présentation … intention … rappel)


Le narrateur (l’auteur ?) entre en contact
avec Albin,
l’homme,
sa présence toute particulière,
et avec
ce qui crée en lui – le silencieux – ce flot de paroles
qui n’attendaient qu’une oreille attentive
et qui lui dévore le cœur.

L’occasion pour Giono
d’un presque poème en prose
évoquant une autre présence
celle de la nuit d’été
… pour celui dont le corps est fatigué

 


baumugne-nb


C’est pas de ça, qu’il me fait ; les mauvaises raisons c’est rien pour moi. Ce que j’ai, c’est du sérieux et ça compte ; ça m’est rentré dedans …

PETIT À PETIT COMME UN FIL D EAU-letn&b

…Tant vaut mieux que je parte.

Après ça, y avait plus besoin de rien dire, vous pensez bien. Il était lancé. Ça allait tout seul.

Le patron, ce soir-là, pansait son accordéon avec de la colle de pâte et des morceaux de vieux corsages; on avait la paix.
Il faisait une belle nuit d’été, étendue toute nue sur les beaux ormes. Le boulevard était vide ; un vent léger y jouait avec la poussière, comme un gosse..


C’est pas de ça, qu’il me fait ; les mauvaises raisons c’est rien pour moi. Ce que j’ai, c’est du sérieux et ça compte ; ça m’est rentré dedans petit à petit comme un fil d’eau, et, maintenant, c’est gros et lourd sur mes jambes et ça m’empêche d’être heureux au soleil. Tant vaut mieux que je parte.
Après ça, y avait plus besoin de rien dire, vous pensez bien. Il était lancé. Ça allait tout seul.
Le patron, ce soir-là, pansait son accordéon avec de la colle de pâte et des morceaux de vieux corsages; on avait la paix.
Il faisait une belle nuit d’été, étendue toute nue sur les beaux ormes. Le boulevard était vide ; un vent léger y jouait avec la poussière, comme un gosse.