Je ne peux pas oublier : Refus d’obéissance – Jean Giono – 16 – travail – dépendance – subsistance

Refuser d’obéir n’est pas facile. Tant d’éléments nécessaires à la survie de l’individu dépendent de l’obéissance. Une obéissance apparemment sans contrainte. Condition indispensable dans un système qui se dit démocratique. L’obéissance est ici « la servitude volontaire » qu’évoque le jeune La Boétie).


Servitude volontaire 111

Si nous ne regardons que devant nous, nous sommes tous enfermés, mais pour peu que nous nous retournions, nous verrions des portes et des voies ouvertes. Peu confortables, pleines d’embûches, mais où ce qui nous tourmente pourrait trouver un remède.

Il en est ainsi de la guerre (déclarée ou non) qui nous est périodiquement imposée et pour laquelle il « suffit » de refuser d’obéir.


« La société, disaient-ils, n’est pas si mal faite que ça. Tu dis que nous nous sommes battus non pas pour la patrie comme on voulait nous le faire croire (et ça nous le savons, là nous ne marchons pas) mais pour des mines, pour du phosphate, pour du pétrole, …

JNPgi-16- JE SUIS MINEUR-le-i


(Plus facile)


(Solution)


La question que pose ici Giono semble plus claire lorsqu’il s’agit de l’industrie de l’armement. Mais en réalité, dans le système capitaliste, toutes les industries  participent à ce grand conflit mondial auquel les gouvernants donnent parfois son nom : « Guerre économique« 


« Pendant la dernière guerre, les progressistes disaient à ceux d’entre nous qui refusaient de combattre que notre position était absurde, parce que nous n’agissions pas : nous ne pouvions pas arrêter la guerre, tandis qu’en contribuant à la victoire des alliés, ils avaient au moins l’impression de pouvoir agir en accord avec leurs convictions

Le progressiste est victime d’une illusion …
Ceux qui se soumettent à la conscription par crainte des sanctions et ceux qui s’en félicitent par patriotisme ne se distinguent que par la valeur morale qu’ils placent dans une action qui, dans les faits, est la même… Le seul moyen d’agir contre l’état moderne est de dire « non », c’est-à-dire de refuser de faire ce qu’il ordonne.

On peut comparer cette situation à celle d’un groupe de gens installés dans un bolide fonçant droit vers un précipice. En voyant les radicaux assis sans rien faire au bord de la route, il crient : « Ce que vous êtes négatifs ! Regardez-nous ! Nous allons quelque part, nous faisons vraiment quelque chose, nous ! » (Je n’ai pas la place pour développer ici le principe du non-agir de Lao-Tseu, mais ce n’est peut-être pas nécessaire) »

Dwight MacDonald « Le socialisme sans le progrès »
(« The root is man » 1946 – Traduit de l’anglais par Célia Izoard)

 

Je ne peux pas oublier : Refus d’obéissance – Jean Giono – 13 – capitalisme

Dans un numéro spécial de « La Provence – Histoire » dédié à Jean Giono,  50 ans après sa disparition,  (numéro 14 : « Jean Giono, la plume du Sud » ) l’article de Emmanuelle Lambert évoque le renoncement de Giono, après l’épisode désastreux pour lui, du pacifisme de 1940, au collectif et donc à toute forme d’engagement (notamment dans l’écriture) que l’on trouve dans « Refus d’obéissance ».

« J’ai le sentiment que tout ça n’arrange pas une misanthropie qui se met peu à peu en place »

Pourtant, plus encore de nos jours, ce texte contient tout de ce qui pourrait réveiller … ce monde.
Autant à propos des guerres permanentes dans lesquelles nous sommes habilement engagés (idéologique, économique, énergétique, climatique …) que concernant la place à laquelle l’homme à le droit … parmi les autres formes de vie sur terre.
Dans cet extrait, Giono, c’est assez rare, est très politique. Il attaque directement la société capitaliste. (… qui est la réponse à la question posée en amont dans le texte « … la guerre inutile pour (vaste énumération qui comprend les autres formes de la vie sur la terre)  …. mais alors, utile à qui ? !!! « )


JNPgi-13- REPRENIONS NOTRE PLACE-image capitalisme char combat*


« Quand je parlais contre la guerre, j’avais rapidement raison.
Les horreurs toutes fraîches me revenaient aux lèvres.
Je faisais sentir l’odeur des morts. Je faisais voir les ventres crevés. Je remplissais la chambre où je parlais de fantômes boueux aux yeux mangés par les oiseaux. Je faisais surgir des amis pourris, les miens et ceux des hommes qui m’écoutaient. Les blessés gémissaient contre nos genoux.
Quand je disais : « jamais plus », ils me répondaient tous : « non, non, jamais plus ». Mais, le lendemain, nous …

JNPgi-13- REPRENIONS NOTRE PLACE-le-i

JNPgi-13b- NOUS ÉTIONS LES USTENSILES-le-i


(Plus facile 1)

(Plus facile 2)


(Solution 1)

(Solution 2)


* Les obus et les tanks peuvent être considérés comme les symboles d’une civilisation basée sur la production et la destruction (consommation attisée par le souffle de la nouveauté … ou l’obsolescence programmée)
Pour ce qui est de l’obus l’évidence est claire sa fonction est d’être détruit et de détruire.
En ce qui concerne le tank ou char d’assaut, nommé aussi blindé, cela paraît moins évident. Notamment à celui qui a vu sur son livre d’histoire de l’école primaire, les blindés traverser les tranchées et leurs barbelés, anéantissant l’ennemi sur son passage.

La réalité à été bien différente.
On sait que l’offensive dite Nivelle (du nom du général responsable dont on connait le célèbre « Je les grignotes« ) a été un désastre du point de vue des fantassins.
On évoque rarement celui de la première grande sortie de l’arme blindée.

« Dés le début de l’action, plusieurs chars s’enlisent ou tombent en panne. Les autres poursuivent leur progression sous l’artillerie Allemande. Trop peu maniables et trop vulnérables, ils sont nombreux à être touchés avant d’atteindre les tranchées ennemies. Leurs occupants sont brulées vifs.
Le bilan est dramatique, 52 chars ont été touchés par l’artillerie ennemie, dont 35 qui ont pris feu. 21 char sont, soit tombés en panne, soit se sont enlisés et sont restés immobilisés sur le terrain. Sur 720 officiers et hommes d’équipage, 180 ont été tués, blessés ou portés disparus.
Cette attaque se solde donc par un cuisant échec, les chars n’ayant put accomplir que le simple rôle d’accompagner l’infanterie.« 

« La grande beuverie » – René Daumal – Les paradis artificiels – 4 –

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La grand beuverie - en Calabre

Nous vivons dans un placard
et nous l’ignorons
parce que nous l’avons doté
du confort.


Les paradis artificiels – 4 –
L’auteur décrit ici une des dimensions
de notre société moderne :
la compétition de toutes sortes
et
ses récompenses.
En un temps où il n’existait pas encore
de professionnels du domaine.

On s’est bien rattrapé de ce côté là
et ce modèle de la gagne
n’en est que plus attractif
pour se croire quelque chose.

 


[Le stade]« On appelait ainsi un vaste rectangle sablé, dominé par une statue monumentale, en métal et articulée, de la Machine Humaine, décorée de fleurs en clinquant et cellophane déposées là en bouquets par de pieuses mains.
Les pieuses mains en question étaient actuellement posées à plat sur le sol, et servaient de pieds à des corps humains courant la tête en bas sous les regards d’un grand concours de peuple assis sur des gradins.
Celui qui arrivait le premier au bout d’une certaine piste recevait un citron pressé et une salade, dont il se régalait, et se croyait quelque chose.
D’autres jouaient à se laisser tomber la tête la première d’en haut d’une échelle, et celui qui, tombant de la plus grande hauteur, arrivait à se relever dans les six secondes, recevait le titre de champion et beaucoup d’applaudissements.
D’autres se livraient à mille autres jeux,  »…

  

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« où il s’agissait toujours de tirer, de pousser, de courir, de sauter, de cogner ou d’encaisser plus fort que les autres. »

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« Plus fort que les autres ! »
Est l’injonction qui est faite au petit d’homme
dès son plus jeune âge
et qui est mesurée
à chacun de ses pas
avant même qu’il se tienne à la verticale.

et ce
afin de le « préparer » à un monde
où il devra à son tour
dans ce que l’on nomme parfois « guerre économique »
tirer, pousser, courir, sauter, cogner ou encaisser plus fort que les autres.


Les paradis artificiels 4,  complet (au format pdf) Les Paradis artificiels 4

SOUMISSION – MICHEL HOUELLEBECQ – 04

 SON MEPRIS CROISSANT POUR LA GAUCHE N AVAIT JAMAIS EFFACE SON AVERSION INITIALE POUR LE CAPITALISME

Extrait du roman « Soumission »

de  Michel Houellebecq

Parcours de lecture

SON MEPRIS CROISSANT POUR LA GAUCHE N AVAIT JAMAIS EFFACE SON AVERSION INITIALE POUR LE CAPITALISME-s

En clair sur babelio
(extrait complet)

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On peut s’aider des TAGS
ils donnent certains mots de la grille.

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