[c’est ici le sous-titre
le titre original est
« promenade à travers une oeuvre. »
Il s’agit ici de l’oeuvre d’un géant
c’est à dire
d’un humain vrai]
La promenade se fait ici à travers
l’oeuvre (mathématiques) de Alexandre GROTHENDIECK
et pourtant, ici il est question de bien d’autre-chose !
« Quand j’étais gosse, j’aimais bien aller à l’école. On avait le même maître pour
nous enseigner à lire et à écrire, le calcul, le chant (il jouait d’un petit violon pour nous
accompagner), ou les hommes préhistoriques et la découverte du feu. Je ne me rappelle pas qu’on se soit jamais ennuyé à l’école, à ce moment.
Il y avait la magie des nombres, et celle des mots, des signes et des sons. Celle de la rime aussi, dans les chansons ou dans les petits
poèmes. Il semblait y avoir dans la rime un mystère au delà des mots. Il en a été ainsi,
jusqu’au jour où quelqu’un m’a expliqué qu’il y avait un “truc” tout simple ; que la rime,
c’est tout simplement quand on fait se terminer par la même syllabe deux mouvements
parlés consécutifs, qui du coup, comme par enchantement, deviennent des vers. C’était une révélation ! A la maison, où je trouvais du répondant autour de moi, pendant des semaines et des mois, je m’amusais à faire des vers. A un moment, je ne parlais plus qu’en rimes. Ça m’a passé, heureusement.
Mais même aujourd’hui à l’occasion …
La rime est un écho
la première résonance perceptible à l’enfant
qui le rendra sensible
– si les vents lui sont favorables –
à d’autres résonances qui sont le propre du vivant.
Il m’arrive encore de faire des poèmes
—
mais sans plus guère aller chercher la rime, si elle ne vient d’elle-même.