Deux studios faisant partie de ma population d’enquête ont effectué cette conversion après notre entretien. Tous les tatoueurs ne peuvent cependant pas se le permettre, car pour réussir et pérenniser une telle entreprise, il faut avoir une réputation affirmée : « souvent c’est des gros tatoueurs qui se cachent dans des appart’ pour éviter d’avoir trente-six mille visites Le retour en appartement s’apparente à un moyen de réguler une situation de surabondance. Le tatoueur s’expose moins à des demandes extrêmement variées, souvent difficiles à refuser dans un studio exposé au tout-venant : « Tu fais tout, tu fais une personne qui rentre pour un signe chinois, une rose, celui qui le fait sur un coup de tête ou comme ça » Tatouer dans un local retiré permet de trier ses clients et de se diriger vers les projets les plus « intéressants », c’est-à-dire dont la complexité nécessite un niveau de compétences lentement acquis grâce à un cumul d’expériences. Assez rare, cette opportunité représente un idéal à atteindre, lequel se trouve opposé à la figure repoussoir de l’amateur, soit, celui qui ne possède pas les compétences du professionnel.