« Le pays où l’on arrive jamais » – André Dhôtel – page 16

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« Je n’ai jamais interdit à un élève
de regarder par la fenêtre.»


disait André Dhôtel à propos de
cette ultime forme de l’école buissonnière
qui est encore possible (?) de nos jours.

C’est ce que le Livre permet depuis toujours
fenêtre ouverte sur
ce qui buissonne à deux pas de nous.


Seizième page,
La prison improvisée est bien surveillée
et
Gaspard n’y peut
pas grand chose
Sa tante
s’étant improvisée gardienne

veille.

 


« A peine sa tête fut-elle arrivée au niveau du palier supérieur, qu’une voix cria:  » Qui va là?… » C’était la voix de Gabrielle Berlicaut. Elle avait dû pousser son lit en travers du couloir. Ainsi, elle défendait l’accès du petit escalier qui menait au dernier étage occupé par le grenier et les deux mansardes. Gaspard s’avança. Il reçut en pleine figure la lumière d’une lampe électrique:
… – Qu’est-ce que tu viens faire ici, Gaspard?…
… – J’allais chercher ma savonnette dans ma chambre pour demain matin.
… – Redescends d’où tu viens, souffla la tante. Tu vas mettre toute la maison sur pied.
… – J’en ai pour deux minutes, insista Gaspard.
… – Descends imbécile.
… Gaspard ne pouvait enjamber le lit de la tante sans causer un scandale. »…
  

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…Il regagna la salle de bains avec la certitude qu’il n’y avait rien à tenter pour communiquer avec le jeune prisonnier..»

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Ce monde est comme un jardin
rien ne pourra y empêcher d’apparaître
des herbes sauvages
même dans les terres les plus contraintes
les plus surveillées
par des jardiniers raisonnables, consciencieux
et tenaces.

L’ART et la PENSÉE – Henri Charlier

Sculpteur et peintre, Henri Charlier évoque dans ce passage de « l’Art et la Pensée » la distance irréductible qui sépare le langage des mots de celui que l’artiste produit à chacune de ses oeuvres.

Le passage mis en grille aurait pu être une déclaration du célèbre amateur de chocolat Lanvin … la plupart des nombreux artistes sont réduits se soumettre à cette contrainte incontournable dans un monde de « concepts en mots« .


« Chez les gens cultivés eux-mêmes, le système de pensée des artistes est rarement compris ; on lui refuse même d’être un système de pensée.
Il y a certes des gens très sensibles aux beaux-arts et dont c’est le moyen normal de penser, même s’ils ne sont pas artistes créateurs. Ils les comprennent directement ; ils n’éprouvent aucun besoin de se les expliquer par des mots, c’est-à-dire de faire une traduction. L’œuvre leur paraît toujours plus riche de sens que les mots. Mais les autres demandent une explication ; ils ne veulent pas croire que mon idée c’est ma statue ; ils veulent qu’elle soit la traduction en pierre d’une de leurs idées verbales

ET SI JE NE LEUR DONNAIS-letex-

Et, suivant qu’ils sont poètes, philosophes, savants, ils demandent une explication poétique, savante ou philosophique. Or, une traduction est impossible ; deux langues différentes appartiennent encore à un même système de pensée, puisque dans l’une et l’autre les concepts se fixent sur des mots qui sont comme les signes du concept [note personnelle : ou paraissent l’être]. Mais dans les beaux-arts, les signes n’ont de sens que par leur place ; ils sont en quelque sorte créés pour chaque cas particulier ; leur généralité vient du rapport qu’ils ont entre eux. »

[pour lire la phrase de la grille, cliquer dessus]