« La grande beuverie » – René Daumal – Dialogue laborieux – 1 –

La grand beuverie - en Calabre

Tout ce qui est sans chair et sans émotion vraie, en prend pour son grade dans cette oeuvre truculente.

Plus que jamais, dans notre société qui court-circuite l’être, le monde réel, (et nous avec) est mis au placard.
René Daumal décrit l’intérieur de ce placard avec sa population de 
– découpeur de poil de lapin en quatre : les Scients
– aplatisseurs de mots en galette fine … mais étendue : les Sophes
– extracteurs de bout de pensée à projeter sur une toile, du bronze ou même du néant : les fabricateurs d’objets inutiles.
– …

Mais il ne se contente pas de cela (ce n’est pas un re-bêle)
il nous donne aussi des pistes pour en sortir…de ce placard et retrouver l’espace libre où étendre nos bras, nos émotions, nos pensées.


Dialogue laborieux – 1 –
Il est encore question ici
de la clarté du langage
notamment en ce qui concerne
la capacité de se souvenir
et
en bon traducteur

 


« Quand on a soif, on guette les occasions de boire et, pour le reste, on fait seulement semblant d’y faire attention. C’est pourquoi c’est si difficile, après, de raconter exactement ce que l’on a vécu. Il est très tentant,  »…

  

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A01- LORSQU’ ON RAPPORTE-image


lorsqu’on rapporte des événements passés, de mettre de la clarté et de l’ordre là où il n’y avait ni l’un ni l’autre.   »

C’est très tentant et très dangereux. C’est ainsi que l’on devient prématurément philosophe.

____________

C’est là toute la faiblesse
et la supériorité
de la conscience humaine
sur la « mémoire » (de stockage de la machine)
laquelle ne sait que
restituer ce que l’on a pu y déposer
alors que
notre esprit
(même si Gilles Dowek considère ce concept peu pertinent)
est capable de tordre nos souvenir en tous sens
et d’en extraire
un jus
qui n’y était pas.


Dialogue laborieux 1,  complet (au format pdf) Dialogue Laborieux 01

[Almanach] Jacques Josse

[Poésie dont François Bon dit
« Il y a toujours ce recueillement : pas de parole, pas de visage,
sans savoir ce que vie et mort organisent, dans notre plus immuable théâtre.
Justement des mots que Jacques Josse n’emploierait pas. »
Dans ce « Solitude » il y a presque ce visage en celle qui fait à peine un geste
sur l’herbe, derrière sa fenêtre.]

Jeudi 20 mai 2010,
de Jacques Josse, les éditions Publie.net
donnent « Talc couleur océan« 

ELLE SE DÉSHABILLE UN PEU PLUS S ASSOIT -letcr1-exp

                                                                       

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

Le passage en son entier 


Proposition de lecture

 

 


Près des digitales
sur l’herbe,
 
l’orage gronde,
 
elle se déshabille
un peu plus,
 
s’assoit, soupire,
ferme les yeux,
fume une cigarette et attend
 
que la clarté
efface l’ombre qui l’entoure.