[Almanach] Arnold Stadler …

[Qu’est-ce qu’un philosophe ?]

Dimanche 17 Juin 2012
Oeuvres Ouvertes donnait
de Arnold Stadler
« J’étais une fois »
traduit par Laurent Margantin

ON DISAIT QUE J ÉTAIS PHILOSOPHE-letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

L’extrait complet

Le texte et sa présentation sur le site de Laurent Margantin


Proposition de lecture  :


Si Mercedes Soza, une chanteuse argentine qui, comme moi, attend la venue d´un monde sans fêtes caritatives, et d´un monde sans femmes visitant les fêtes caritatives, si Mercedes Soza était venue à Meßkirch, personne n´aurait su qui elle était. Elle n´était pas célèbre à Meßkirch.
Mais comme le vieil Heidegger venait fêter ses quatre-vingt ans, tous venaient, parce qu´il était célèbre. Ils venaient dans la halle municipale où ont normalement lieu les comices du célèbre marché aux vaches tachetées de Meßkirch.
En tant qu´élève âgé de quinze ans du lycée Am Schloßberg, j´étais assis tout en haut sur le balcon, avec ceux qui ne faisaient pas partie des Heidegger. En bas étaient assis les cinq cents parents et les disciples du monde entier. Une princesse aussi. Une princesse aussi était là, pouvait-on lire dans le Dagblatt . J´avais quinze ans comme les autres jeunes de quinze ans, mais on disait que j´étais philosophe parce que je n´aimais pas faire de sport et parce que j´étais contre l´armée.
Le chœur Kreutzer chanta C´est le jour du Seigneur. Un ensemble Kreutzer local joua le premier mouvement du septuor en C-majeur. Après avoir lu les allocutions de ceux qui auraient aimé venir – dont celle du président de la République fédérale –, on présenta le document commémoratif de la ville. À chaque fois qu´on le prononçait, les gens de Meßkirch entendaient le nom de Meßkirch d´une manière nouvelle. Ils comprirent avec fierté que le nom de Meßkirch apparaissait dans le titre d´un livre tout entier, « Le langage de Meßkirch » ou quelque chose comme ça. Que l´orateur s´emportât presque à propos de ce livre, ça, ce n´était pas important. Heidegger prit bientôt la parole. Il avait gravi le petit escalier à petits pas. Devant le pupitre, il leva la main, et les applaudissement cessèrent. Pour la première fois, j´entendis sa curieuse voix dire Magnifizenz. Je l´avais déjà souvent vu. J´étais même passé à côté de lui. Devant le jardin de la ferme, sur le chemin vers l´arrêt du bus. Je lui avais certainement dit bonjour alors. J´avais également vu que j´étais déjà aussi grand que Heidegger, alors que j´étais de taille moyenne. Maintenant il racontait en personne des choses poétiques avec une voix fragile comme une coquille d´œuf. Comme je commençais, vers mes quinze ans, à écrire des poèmes, j´ai saisi quelques expressions au vol et les ai tout de suite notées à la maison. Parmi elles, il y avait La douleur est le plan de l´être et Le silence est la gratitude de l´âge. Ensuite, il dit quelques mots sur la patrie et retourna en bas. Le groupe en costume folklorique lui offrit un seau de miel de Heuberg.
J´étais assis en haut et voyais et entendais tout ce qui se passait en bas. Un professeur du Japon, qui était venu du Japon jusqu´à Meßkirch, pour parler à Meßkirch. J´emportais aussi son Le plus gland penseul depuis Platonà la maison. Personne ne pouvait saisir le sens de cette phrase. Moi non plus je ne pouvais en saisir le sens, même si j´avais déjà entendu le nom de Platon. Réveille-toi, dis-je à Rolando qui dormait à côté de moi, c´est bientôt fini. Un jour, lui dis-je, tu pourras raconter que tu as vu le professeur du Japon.
Après tout cela il y avait encore une saucisse et du pain.

[Almanach] – 5 Mai 1936 – Dans la ville du roi des rois, mais pas pour longtemps.

[Un épisode guerrier qui n’est pas parmi les plus glorieux de l’histoire de l’agresseur. Et pas uniquement en rapport avec la question de défaire ou de victoire.]


05-05-1936-LE 5 MAI 1936 PIETRO BADOGLIO - letcr1-exp


ici sans image

Parcours de lecture

05-05-1936-LE 5 MAI 1936 PIETRO BADOGLIO - sr

(à cliquer pour retourner)

En clair

05-05-1936-LE 5 MAI 1936 PIETRO BADOGLIO -txt0r

(à cliquer)


Des précisions

Les ambulances à Croix-Rouge du CICR sous les gaz en Ethiopie

La seconde guerre italo-éthiopienne

 

Badoglio ou l’épopée burlesque de la reddition italienne


Le 5 Mai 1936 Pietro Badoglio chef de l’armée italienne prend Addis-Abeba après avoir utilisé le gaz moutarde en combat.


Il y a toujours parfois une justice
(suite)

[Le conflit se termine pour l’agresseur comme il avait débuté, par une défaite plus totale encore que celle qui avait servi de prétexte à l’invasion.

D’où se retour :]


05-05-1941-6 ANS JOUR POUR JOUR - letcr1-expp


ici sans image

Parcours de lecture

05-05-1941-6 ANS JOUR POUR JOUR - sr

(à cliquer pour retourner)

En clair

05-05-1941-6 ANS JOUR POUR JOUR - txt02r

(à cliquer)


6 ans jour pour jour après la réddition d’Addis Abeba, l’empereur Haïlé Sélassié entre triomphalement dans la ville.

CORPS SUSPENDUS – JEAN-CLAUDE GOIRI et JOË FERNANDEZ- 1

affiche information défi qazaq-petit

Jean-Claude Goiri est, pour une autre oeuvre, un des auteurs du défi Qazaq :

En téléchargement un livret de jeu gratuit des citations d’auteurs de l’écurie « Qazaq«  défi à jouer seul ou avec des amis.
(pour ordinateur .pdf  ou .epub pour liseuse)
Un livre ancien, offert par Jan Doets, et une lithonumérique numérotée, don de Anna Jouy, à gagner pour Noël.
(cliquer sur l’image)



Corps suspendus - couverture

Dans ce recueil alternant récits et dessins, les textes sont inspirés des dessins et non l’inverse. Le dessinateur a proposé une « série », c’est-à-dire des dessins reliés par une thématique : la plage. Il a pris des instantanés de corps vacants, suspendus dans l’espace temps. …
Nous avons installé une « correspondance » entre l’image graphique et l’image textuelle. Ainsi, Les Corps Suspendus…

… au corps des autres. Corps suspendus à la parole des uns, à la pensée des autres. Corps suspendus à la création, cette part ductile de l’être qui nous permet de topographier nos territoires afin d’en abolir les frontières.

Alors, soulever nos paupières, observer l’extraordinaire quotidien de l’autre. Et puis transcrire, par écrit, par dessins, les ébats du corps et de tout ce qui le soulève.

Ainsi, transcrit dans le matériau artistique, plus rien ne fait « masse », plus rien n’est vulgaire.
Parce qu’il n’y a pas de commun des mortels. Il n’y a que des singuliers du vivant.

(Extrait de la présentation de )Jean-Claude Goiri

Dessin de couverture : Joë Fernandez

disponible aux éditions Qazak (de Jan Doets)  ici

 

ON S EST JURE DE NE PLUS JAMAIS - letcr1-exp

Extrait du recueil
« Corps suspendus »
textes de Jean-Claude Goiri
et dessins de Joë Fernandez

 —

Itinéraire de lecture

ON S EST JURE DE NE PLUS JAMAIS - sr
cliquer

En clair

ON S EST JURE DE NE PLUS JAMAIS - txt0r

Extrait plus long

ON S EST JURE DE NE PLUS JAMAIS - txt1r

———-

A propos de l’oeuvre, sur le site des cosaques des frontières

Jean-Claude Goiri et Joë Fernandez :
‘CORPS SUSPENDUS’,
nouvelle parution aux Éditions QazaQ

 ———-

Jean-Claude Goiri est aussi sur les sites internet :
http://www.jeanclaudegoiri.com/
http://www.fepemos.com/

Le site de Joë Fernandez est ici


N’hésitez pas à signaler une erreur 


je me suis effondrée ! Éparpillée ! Dispersée que j’étais ! Et quand je me suis relevée, je me suis rassemblée et j’ai constitué toute une armée avec tous ces petits moi qu’il y avait en moi ! Et on s’est juré de ne plus jamais dormir debout ! Avec mon armée, on est parti en guerre ! En guerre contre l’attente ! L’attente d’un mieux être !