En les steppes animées des Cosaques des frontières
Anna Jouy évoque le monde du tableau
et particulièrement celui de la toile de Marc Chagal
« Au-dessus de la ville »
Parfois, on peut vouloir clouer là autre chose, un miroir. Comme s’il pouvait lui aussi rapprocher un autre espace. Le miroir, qui met en scène l’immense arrière-fond de son existence, si loin d’ailleurs qu’il crée l’éternité et donne une violence au secret de la vie, une nostalgie emplie de douleurs et d’effrois aussi. Nous tenant en face, notre irréalité dévore notre réel et on se sent floué, pris d’un vertige- nausée… Et si tout recommençait? Et s’il n’y avait que nous vraiment et rien d’autre, nous et notre apparat décorum, nous et notre apparence ? Ainsi donc c’est pareil et que l’on traverse cet espace de glace, qu’on le franchisse, que l’on tombe, vole ou rampe, la vie ne cessera pas de ressembler à celle qu’on laisse derrière soi.