[Almanach] Anne Collongues…

[Spectateur … immobile.]

Mardi 16 Juin 2009
Les éditions publie.net donnaient
Quatrième étage de Anne Collongues

SON AMIE SE BAISSE POUR - letcr1-exp

                               

(à cliquer pour obtenir le parcours de lecture)

L’extrait complet


Proposition de lecture  :


Anne Collongues a également participé (photographies) au recueil de récits de Sabine Huynh « En taxi dans Jérusalem »

Une lecture collective de son premier roman (à l’Imagigraphe)
« ce qui nous sépare » ici

 


Des pensées courtes circulent et se chassent une à une, comme des fourmis en file indienne disparaissent sous un mur. S’enfoncer dans l’oubli, dans le confort de l’ombre et suivre la circulation des voisins qui s’affairent, sans une fois regarder vers l’extérieur. Au prochain mouvement, le gouffre des heures déjà passées aura quelque chose d’effrayant et d’apaisant à la fois. La nuit aura comblé depuis longtemps l’espace du rectangle vide entre les deux immeubles. Sourires de famille placée dans un paysage silencieux d’herbes et de montagnes. Programme de la soirée. Les publicités éclairent en flashs irréguliers le profil bleu puis orange. Parvient jusque dans l’appartement, le son asphyxié de l’avenue humide traversée de phares et de klaxons.
Un brin dramatique le noir dans le salon, la télé vers laquelle la tête n’est pas tournée, la posture immobile. L’inertie devenue paralysie molle creuse de son poids une forme dans le canapé. Les pieds trouvent leur place sur le tapis usé, près des marques que le poids de la table a laissées. Regard accroché aux appartements, qui d’extinction en extinction, circule. Ce qui se trame derrière les yeux, au rebord du regard fixe, rien que la somnolence passagère ne dissimule très longtemps. Lendemain, jour. Du canapé, il fait des jeux, tentatives d’organiser des formes avec un dessous-de-plat, cendrier, magazine et le reste des choses à portée de main sur la table basse. Chercher à prendre l’air.
Menu sans surprise. Il retrouve le lieu immuable et familier, sans remarquer le changement de rideaux ou d’autre chose. C’est pour cela qu’il revient dans cette brasserie, y aller directement, sans flâner, sans devoir choisir, et retrouver l’endroit inchangé. Poussiéreux et réconfortant. Prendre l’air et revenir. Interrompre et revenir. Coin de rue ordinaire. Steak tartare. Deux fois plus de choses à regarder en mangeant.
Une jeune femme trébuche sur le trottoir d’en face. Son amie se baisse pour la relever et elles restent ensemble étrangement accroupies au sol, leurs cheveux noirs entremêlés. Un bus passe, les cache, un passager le regarde. Elles ont disparu.

CAMPEMENTS – ANDRÉ DHÔTEL – 26

[La privation appelle
un supplément  d’être,
parfois : l’amitié]


L ENNUI DES ENFANTS DANS - letcr1

Extrait du roman « Campement »
de André Dhotel

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Parcours de lecture

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En clair

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Un extrait plus long

L ENNUI DES ENFANTS DANS - txt1


Un livret dédié à l’oeuvre d’André Dhôtel
(28 extraits provenant de quatorze romans et nouvelles
à redécouvrir en mots liés)
Pour saluer Dhôtel- livret N°1- 12 aout 2015

(cliquer sur l’image pour lire le livret)


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Hélène ne faisait rien à l’école, parce qu’elle bavardait avec Marie, la fille du grand fermier de Saint-Pierre, Monsieur Laurent.
C’était avec la famille de ce fermier que Jeanne s’était liées d’amitié.
Un jour Hélène et Marie furent punies ensemble et enfermées dans la salle d’études.
La salle d’études était pleine d’été. L’ennui des enfants dans cette lumière devint de la tendresse et elles se promirent d’être des amies véritables. Il leur sembla aussi que ce premier serment était le commencement d’une grande aventure.