31 Octobre 1773 …

… naissait Joseph Droz qui, toute sa vie durant fera notamment par ses écrits la « promotion » d’un homme nouveau qui aurait les aspirations nobles de la révolution française, mais n’en utiliserait pas les moyens extrêmes.

Dans son « Essai sur l’art d’être heureux » il évoque la capacité des humains à oublier ce qui les oppose, y compris de façon aussi radicale que dans l’acte de guerre, jusqu’à être capable de vivre des moments de fraternité.

(extrait)

Sur le théâtre même de la guerre, où le spectacle de la destruction excite à détruire encore, l’humanité fait souvent apercevoir ses traces.
Je me souviens qu’en 1793, au siège de Mayence, les gardes avancées de l’attaque de gauche occupaient un jardin anglais, près du village de Monback.
Ce jardin était bouleversé les pas des soldats avaient changé les sentiers et les labyrinthes en larges chemins; de distance en distance, des batteries s’élevaient sur des tertres autour desquels croissaient encore quelques arbustes les feux de nos bivouacs détruisaient la verdure des boulingrins, et, en avant, un kiosque à demi renversé servait de corps de garde aux Autrichiens.
Les fontaines les plus voisines se trouvaient de leur côté, les forêts étaient du nôtre.

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Quand la nuit approchait, nos soldats coupaient du bois pour les postes ennemis, et traînaient des fagots entre les vedettes des deux armées.
Ainsi, en attendant le

… des peuplades amies. Ce spectacle me causait une émotion profonde ; et j’ai quelquefois eu peine à retenir mes larmes en voyant les hommes encore bons sur un sol teint de sang.


La fraternisation est émouvante, avec le recul, en temps de paix, mais, étant contre productive du point de vue de la guerre, elle est fortement réprimée en cas de conflit.
Les précisions de ChatGPT :

1. Quels sont les risques encourus par les soldats qui fraternisent avec l’ennemi ?

GPT-4

Cour martiale : Fraterniser avec l’ennemi est généralement considéré comme une trahison. Les soldats peuvent être jugés par une cour martiale pour trahison, désertion ou collaboration avec l’ennemi.

Peines d’emprisonnement : En fonction …

… mort.

Perte de grade et/ou de privilèges : Les soldats peuvent également perdre leur grade, leurs privilèges ou leur droit à une pension.

Stigmatisation sociale : Au-delà des conséquences juridiques, la fraternisation avec l’ennemi peut entraîner une stigmatisation sociale sévère, ce qui peut rendre difficile la réintégration dans la société civile.

Risques pour la sécurité : Sur le plan opérationnel, la fraternisation avec l’ennemi peut exposer le soldat et son unité à des risques accrus, car il pourrait être utilisé pour recueillir des renseignements ou pour faciliter une attaque ennemie.

Comment les armées ont-elles tenté de prévenir la fraternisation entre les soldats ennemis ?

Pendant la Première Guerre mondiale, les armées ont mis en place plusieurs mesures pour prévenir la fraternisation entre les soldats ennemis. Tout d’abord, elles ont interdit les échanges de cadeaux et de nourriture entre les tranchées ennemies. De plus, elles ont organisé des patrouilles pour empêcher les soldats de s’approcher des lignes ennemies et ont instauré des peines sévères pour ceux qui étaient pris en train de fraterniser avec l’ennemi. Enfin, elles ont diffusé …

… fraternisation a été un phénomène répandu sur le front occidental, en particulier pendant la trêve de Noël en 1914.

30 Octobre 1926 …

… « L’œuvre« , quotidien national, accorde quelques lignes à la réapparition du buste d’Arthur Rimbaud dans sa ville natale.

(l’article)

Le buste du poète Rimbaud reconstitué

Charleville, 30 octobre.
— Pendant la …

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… de Charleville, ville natale du, poète. D’après une maquette retrouvée, on a reconstitué le buste qui vient d’être replacé sur son socle.

L’Oeuvre, qui ici dénonce le rapt par les Allemands, de la statue d’un poète, pour en faire probablement du canon, va changer son fusil d’épaule, lors de la seconde guerre mondiale.
Du fait des journalistes qui ont fait son succès, après avoir été favorables à la gauche et à la cause des femmes, glisseront vers un antisémitisme fortement affiché puis, lors de la seconde guerre mondiale, iront jusqu’à la collaboration avec cet Allemand guerrier, autrefois cible de leur reproche.
Ce qui vaudra au journal de disparaitre, après avoir été dirigé par Marcel Déat

29 Octobre 1935 …

… Paris-Dakar, titre de la presse du Sénégal, donne

après la photo des obsèques d’une fillette assassinée, celle du congrès du parti Radical, celle du discours d’un général régent de la Grèce préparant un plébiscite aux résultats frauduleux, celle de l’exposition annuelle de chrysanthèmes à Paris,
celle plus paisible et bucolique de la transhumance des moutons.

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La photo suivante de cette série très éclectique nous donne à voir l’ancêtre (près d’un siècle avant) d’un véhicule moderne, dont une partie des parisiens raffolent, alors que l’autre la détestent majoritairement.
La conductrice, et peut-être même en grande partie, conceptrice de cette trottinette motorisée est la célèbre aviatrice Amelia Earhart, qui a été la première femme à traverser l’Atlantique, ainsi que la première à faire cette traversée en solitaire.

LA PATINETTE D’AMELIA EARHART
Amélia

ville.

La première traversée d’Amélia ne fut pas aussi glorieuse que les dictionnaires le laissent paraître et elle-même en fut très déçue :

Et le 17 juin 1928, Amelia Earhart, à bord du Friendship que pilotait Bill Stultz aidé du mécanicien Lon Gordon s’élançait de la baie des Trépassés à Terre-Neuve pour, aller atterrir de justesse — l’essence étant épuisée —; à Burry Port dans le pays de Galles.
La première femme qui ait traversé l’Atlantique en avion avait du se contenter du simple rôle de passagère.
On lui avait refusé les leviers de commande.
Une fois de plus les hommes avaient fait tout le travail et Amelia Earhart n’avait partagé avec eux que les seuls risques de mort qui planent aujourd’hui encore sur des expéditions de ce genre.
La mort ? A lire « Plaisir des Ailes » ! il semble que ce soit là une question bien secondaire et presque insignifiante.
Dans la pompe des réceptions officielles à Londres et du retour triomphal à New-York, l’héroïne contenait mal son dépit.
Elle avait une revanche à prendre : celle de la femme. Non, Amelia Earhart ne pouvait accepter de rester sur ce rôle de simple colis qu’on lui avait fait jouer.

Victoire incomplète ? Peut-être. En tous les cas, la gloire était venue. Et avec la gloire les lucratives situations, les propositions d’Hollywood et les hommages masculins, autant de facteurs que l’on pouvait faire concourir, avec un peu de persévérance, à la réalisation de l’ambitieux projet : être la première femme qui traverserait seule à bord d’un avion, le redoutable Océan.

Amélia Earhart pris sa revanche quatre années plus tard, lors de sa traversée en solitaire de l’Atlantique qui se termina, après quelques incidents qui auraient pu lui coûter la vie (glace qui alourdissait l’appareil, feu dans une tuyère …) à Londonderry par un atterrissage « sur une longue prairie en pente« 

28 Octobre 1864 …

… il sera question ici de chevaux.
Et plus particulièrement des chevaux islandais du XIXème siècle.

A cette date est en effet paru dans le périodique « La Science pittoresque » un article qui évoque au lecteur ce cheval si particulier et dont l’espèce n’a pas varié depuis le Xème siècle.
Le rédacteur de l’article (non identifié) donne à connaître, avec beaucoup d’enthousiasme, toutes les qualités de ce petit cheval qu’il a eu l’occasion de monter

(Extraits)

En Islande, tous les voyages se font avec des chevaux d’une race particulière, des chevaux petits comme ceux de la Corse, forts et adroits comme ceux des Pyrénées, agiles comme les poneys de l’Irlande.
La nature les a donnés comme une compensation à cette pauvre terre d’Islande car ils sont doués d’une patience, d’une douceur, d’une sobriété admirables.
Le voyageur peut se fier à eux quand il gravit les montagnes, quand il traverse les marais. L’instinct les guide à travers les sinuosités les plus tortueuses et le sol le plus fangeux. Là où ils posent le pied le terrain est sûr; s’ils tâtonnent, c’est qu’ils cherchent leur route; s’ils résistent à la bride, c’est que le cavalier se trompe.
Quand ils ont voyagé tout le jour, l’Islandais les lâche le soir au milieu des champs; ils s’en vont ronger la mousse des rochers, et reparaissent le lendemain frais et dispos comme la veille.

Quand vient l’hiver, le sort de ces pauvres bêtes est bien triste. Le paysan, qui n’a jamais assez de foin pour nourrir tout son troupeau, garde seulement, un ou deux chevaux et chasse les autres dans la campagne.
C’est grande pitié que de les voir alors errer au hasard pour chercher un peu de nourriture et un abri. Ils grattent le sol avec leurs pieds pour trouver sous la neige quelques touffes de gazon; ils s’en vont au bord de la mer mâcher les racines flottantes, les fucus; quelquefois on les a vus ronger les planches humides des bateaux.
Lorsque le printemps arrive, beaucoup d’entre eux ont péri, ceux qui survivent aux rigueurs de l’hiver, à la disette, sont tellement maigres et exténués qu’à peine peuvent-ils se soutenir. Mais dès que la neige est fondue et que l’herbe pousse, ils reprennent leur vigueur.
Le jour, si le vent du Nord souffle avec violence, ils se serrent les uns contre les autres, le dos tourné au vent, la tète au centre du groupe, et forment ainsi une phalange arrondie et compacte sur laquelle l’orage a peu de prise. Outre le froid et la famine, ils ont à redouter encore les inondations. Il y a en face de Reykjavik une petite ile fort basse où un paysan avait conduit, au commencement de l’hiver dernier, un troupeau de moutons. Le printemps venu, il alla le chercher et ne trouva plus rien: les vagues de la mer avaient tout enlevé.

Ici, à la fin de ce passage, on mesure l’évolution, depuis cette époque, chez l’humain en général de la perception de l’animal, de sa souffrance et l’incongruité qu’il y avait à cette époque à avoir vis à vis de lui « comme une sorte de remords »

Celui qui étudie la nature sous ses divers aspects doit une belle page à ces pauvres et chétifs animaux qui, sur une terre ingrate comme celle d’Islande, partagent toutes les privations, toute la misère de l’homme.
Pour moi, dussé-je faire rire ceux qui n’ont jamais compati aux souffrances des animaux, j’avoue que, dans mes excursions en Islande, j’ai souvent pressé entre mes mains, avec attendrissement, la tête de mon cheval qui me portait si patiemment à travers les sentiers rocailleux, qui n’abusait ni de mon ignorance des chemins, ni de ma maladresse de cavalier; et lorsqu’il m’ arrivait de le

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… comme lorsqu’on commet une injustice.

27 Octobre 1901 …

… Un peu d’humour, autour des proverbes, d’une époque révolue, publiée ce jour par le « journal humoristique Pêle-Mêle« 


LERUSÉ. — Voici une lettre à porter mon ami, allez-y au galop.

LE COMMISSIONNAIRE. — Oh! monsieur, rien ne sert de courir, il faut partir à temps.

LERUSÉ. — Soit, mais il faut que ma lettre soit arrivée à destination avant cinq heures Cela, se peut-il ?

LE COMMISSIONNAIRE. — Soyez sans inquiétude, qui veut peut.

LERUSÉ. —- C’est très-joli les proverbes, mais si vous me manquez de parole, tout de même ?

LE COMMISSIONNAIRE. — Dame, ce ne sera pas de ma faute, fais ce que dois, advienne que pourra.

LERUSÉ. — Vous me disiez pourtant à l’instant d’être sans inquiétude à ce sujet.

LE COMMISSIONNAIRE. —Ben oui, j’ai le temps d’arriver; seulement, l’homme propose et Dieu dispose.

LERUSÉ. — Tout à l’heure, vous étiez sur d’arriver, et voilà que vous doutez maintenant ; vous avez changé d’avis.

LE COMMISSIONNAIRE. — L’homme absurde est celui qui ne change jamais.

LERUSÉ. — Vous semblez attacher une grande importance aux proverbes.

LE COMMISSIONNAIRE. — Il n’y a que cela de vrai, c’est la sagesse des nations, jamais ils ne sont en défaut.

LERUSÉ.— Ah… Eh bien! faites donc un pas en avant.

LE COMMISSIONNAIRE. — Voici, mais pourquoi ?

LERUSÉ. — Tenez, voilà trois sous pour l’avoir fait.

LE COMMISSIONNAIRE. — Merci, mais je ne comprends pas.

LERUSÉ. — Ça ne fait rien… Maintenant allez porter ma lettre.

LE COMMISSIONNAIRE. —Mais, qui me payera ma course? Vous savez, pas d’argent, pas de suisse.

LERUSÉ. —Vous croyez aux proverbes, n’est-ce pas?

LE COMMISSIONNAIRE. — Parfaitement.

LERUSÉ. — Hé bien, …

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… , n’est-ce pas ?

MORALE Le commissionnaire s’exécuta de bonne grâce, mais il jura, honteux et confus, Quon ne l’y prendrait plus.

26 Octobre 1930 …

… L’hebdomadaire « La femme de France » par la plume de Paule Malardot, donne un long article consacré à la chanteuse et danseuse Joséphine Baker.

(Extraits)

Je n’ai pas vu Joséphine Baker depuis près de trois ans, mais je la retrouve, ce dimanche de septembre, dans sa petite robe blanche toute simple, telle que je l’avais quittée : sous cette perpétuelle agitation, et cette désinvolture, la plus aimable, la moins prétentieuse, la plus libre à la fois et la plus timide des femmes.
Certes,la danseuse noire aime les haltes au tennis, les folles gambades sur les pelouses avec ses chiens et ses chats, les promenades dans le parc où l’on peut traverser d’un saut la petite rivière qui circule en méandres à travers des bassins et. des cascades, glisse sous des ponts rustiques comme dans un décor de jardin japonais… Mais ce qu’elle, préfère encore, c’est le grand verger, les serres avec leurs étranges plantes exotiques et leurs ananas, le jardin potager où elle va dix fois par jour « regarder pousser » fruits et légumes, ramasser des escargots, qu’elle emporte joyeusement à sa grande famille de poules grises, de canards beiges, de lapins angoras, de tourterelles…
Regardez, me dit-elle, ce petit lapin, il est adorable, n’est-ce. pas, avec ses yeux rouges… Et cette pauvre chère maman, il a eu hier onze petits lapins I… »
…Je regarde surtout Miss Baker : visage ardent

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frénétiques.
Perle noire. Poésie noire. Joséphine Baker. Et je songe à l’étonnante destinée de cette belle danseuse qui a vingt-quatre ans à peine, et qui confiait déjà, il y a trois ans, ses souvenirs à un de nos meilleurs écrivains modernes, Marcel Sauvage, pour en faire un livre de poésie et de fantaisie charmante. Aussi, est-ce à eux que je me reporte aujourd’hui pour retracer la carrière de cette

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du rythme et du mouvement.

«A cinq ans, j’allais à l’école. Je me battais avec tout le monde. J’ai toujours préféré ma liberté. Et puis on m’empêchait de faire des grimaces. Or, la figure n’est pas faite pour dormir…»

(…/…)

Et le miracle de cette belle histoire vraie n’est pas qu’une petite fille humble soit devenue une des plus grandes artistes modernes… Les années de lutte, de solitude et de travail sont entre ces deux pathétiques visages. Mais le-, miracle, c’est que cette femme magnifique soit justement demeurée pure de toutes

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son âme fraîche et douce d’enfant…

Blancheur de Joséphine Baker, a écrit Marcel Sauvage.

25 Octobre 1941 …

… trois volets de l’hebdomadaire : Compagnons

Les Compagnons de France sont un mouvement de jeunesse vichyste créé en août 1940 par Henry Dhavernas et dissous en janvier 1944 par le Régime de Vichy1. L’esprit est patriotique, anti-collaborationniste, proche de certaines positions résistantes se voulant malgré tout fidèle au maréchal Pétain et prônant une régénération française dans le cadre des valeurs (pas toutes, pas l’antisémitisme) de la Révolution nationale

Une critique d’une invention qui ne sera pas utilisée, dans un premier temps, dans le sens de l’article … mais nous y sommes à présent avec le smartphone (et les caméras plus ou moins inactives de nos ordinateurs portables)

Moi, ça ne m’emballe pas du tout cette entrée de la télévision, un jour prochain, dans notre vie.
On avait assez de soucis sans cela. Déjà le téléphone nous mettait à la merci des importuns. La civilité élémentaire, et aussi un instinct tenace de curiosité, nous forçaient à Interrompre la besogne la plus urgente pour décrocher un écouteur où nous ne trouvions le plus souvent que des futilités. Une fois lâché, notre « allô ! » force était bien d’avaler jusqu’au bout le bavardage du raseur. Du moins conservions-nous le droit de ne lui prêter qu’une oreille distraite, tout en continuant de lire notre feuilleton ou de dessiner des bonshommes sur le papier, selon notre humeur. Il suffisait de ponctuer le murmure nasillard de l’interlocuteur de quelques « oui, oui… bien sûr… évidemment. »

(Un écrivain célèbre répondait à quelqu’un qui s’enorgueillait de cette nouvelle acquisition (le téléphone)
« Ah oui, cette nouvelle invention. On vous sonne et vous y allez ! »

La télévision nous coupe la retraite. Plus d’évasion. II nous faudra, non seulement écouter, mais contempler aussi le fâcheux.
Chacun aura le droit de nous imposer sa tête, aussi déplaisante qu’elle puisse nous être. _ Ce n’est pas tout. Plus moyen de dissimuler l’ennui ou la jubilation qui se peint sur notre visage, hors du contrôle de notre raison. On entendra ce dialogue :

— Allô ! Mon pauvre vieux, ma femme est souffrante, impossible de venir déjeuner avec vous.
— Oh ! quelle tuile ! Je suis désolé, mon vieux, mais, là, vraiment désolé.
— Ah ! Alors pas la peine de rigoler comme ça.

Ou bien celui-là :
— Allô ! C’est moi. Moi, l’oncle Arsène. J’arrive avec tante Anna, mon neveu. Mets vite deux couverts et prépare la chambre d’amis. Nous resterons huit jours.
— Ah !… euh. Quel bonheur, mon oncle, quel bonheur.
— Oui !… Tu fais pourtant une drôle de tête.

(…/…)
Je prévois des brouilles, des révocations, des divorces, des héritages perdus, des catastrophes. Vous me direz que rien ne nous obligera à avoir la télévision. D’accord. Mais le désir sera bien fort de voir, douillettement calé dans son …

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… Battling- Chose, Limaçon coiffer Pigeon-Voie au poteau.
On la paiera, allez, la rançon du progrès, comme on la paie à tout coup.

(Octobre 1941)


Second volet : André Boll, architecte qui fut ami de Le Corbusier, évoque sa conception de la ville moderne et ses avantages sur celle qui ne s’élève pas au-dessus de 5 étages.
l’abri du paysan ne saurait répondre aux mêmes exigences que l’abri du citadin et si dans le premier cas la maison individuelle s’impose, dans le second le grand immeuble est apparu, depuis longtemps, comme une nécessité. 

(…)
Plus un immeuble est important, plus il contient d’habitants.
Toutefois, il serait criminel d’en profiter pour augmenter exagérément le chiffre de la population à l’hectare : le but essentiel de l’immeuble en hauteur réside dans une nouvelle occupation du sol. Un hectare d’îlots insalubres, fait de ruelles étroites et de cours sans soleil, contient 800 habitants ; un hectare de quartier construit sur les nouvelles données architecturales, fait d’immeubles isolés de 50 m…

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… les techniques actuelles.
D’un côté, dans le cas. de l’îlot insalubre, les parties bâties occupent 88 % de la surface du sol, laissant 12% d’espace en rues et cours ; de l’autre côté, dans le cas du quartier moderne, le rapport est inversé 88% de surface libre (parcs, terrains de sport et de jeux, piscines, etc…), 12 % de surface construite.
Ainsi une même densité utile, atteinte par des moyens différents, peut entraîner soit le malheur, soit le bonheur des habitants ; l’écart étant dans le rapport entre les surfaces libres et la hauteur des immeubles. 


Troisième volet, en prise directe sur l’actualité du moment. Nous sommes deux ans après la « défaite ». Un éditeur reprend les textes principaux qui orientent la politique du maréchal Pétain.
(On laisse ici l’appréciation de ce développement et des propos tenus, à l’oeil qui lit.)

(…)
La deuxième partie groupe les quatre appels douloureux de juin 1940 ; en pleine défaite, le Maréchal rassemble autour de sa personne les Français désespérés et désorientés ; au milieu des périls les plus graves, il maintient l’unité française.
Puis, ne voulant compter que sur la France seule et sur la « ferveur » des Français, il les convie à un redressement intellectuel et moral. Sur un ton tour à tour paternel et volontaire, il s’efforce de convaincre la Nation et d’obtenir l’adhésion de tous.
Les diverses déclarations au cours desquelles le Maréchal pose les bases …

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… , sont autant d’actes de foi dans le destin de la France.
« Donnons-nous à la France ; elle a toujours porté son peuple à la grandeur.»
Ce sont aussi des programmes d’action et de travail, où le devoir de chaque citoyen ce trouve inscrit.

24 Octobre 1914 …

… un soldat du premier Régiment de Marche de Zouaves de l’armée française écrit à ses parents.

Nous sommes au tous premiers mois de la Grande Guerre et celui qui écrit cette lettre est d’un optimiste qui est cohérent avec l’état d’esprit qui règne dans les Etats-Majors des différents camps.

(extrait)

Chers Parents, En lisant l’en-tête de ma lettre, vous allez sans doute vous demander si cette ville se trouve en France, ou même en Europe. Eh bien ! je ne vais pas vous faire chercher plus longtemps; je vais simplement vous dire que c’est en Belgique, à une vingtaine de kilomètres de Hazebrouck. C’est un très beau pays. Nous sommes reçus à bras ouverts par les gens du Nord et par nos amis les Belges dont nous venons débarrasser le territoire de cette horde barbare qu’on appelle les Alboches.

(…)

Partout nous voyons des Anglais et des Belges.
Des Anglais, il y en a sûrement des masses, car les trains et les convois de ravitaillement sont énormes. Malheureusement, les trains de blessés sont énormes aussi, mais les blessures paraissent légères.
Chose bien agréable pour nous, nos alliés repoussent …

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vite de ce côté.
Et puis, je vous assure que c’est agréable d’être mêlé à toute sorte de troupes comme cela : Français, Anglais, Irlandais, Hindous, Algériens, Marocains, Sénégalais et le reste. Si vous voyiez quel contraste ! C’est tout à fait amusant. Seulement, ce qu’il y a d’ennuyeux, c’est que nous ne pouvons pas nous faire comprendre d’eux. Ça ne fait rien, ça nous désennuie quand même. Il est vrai que bientôt nous aurons peut-être encore les Allemands en plus. Eux, ne nous désennuieront pas de la même façon : ce sera avec leurs balles et leurs obus. C’est égal, ils ne pourront jamais résister désormais, à moins de rentrer chez eux. C’est ce que nous désirons tous, pour le bien de la France, notre chère patrie, et de l’héroïque Belgique qui nous seconde si bien en résistant toujours.

En ce début de guerre, nous sommes bien loi du climat des écrits d’Henri Barbusse concernant ce « conflit »

« On a la notion que beaucoup perdent pied et s’affaissent à terre. Je fais un saut de côté pour éviter la baïonnette brusquement érigée d’un fusil qui dégringole. Tout près de moi, Farfadet, la figure en sang, se dresse, me bouscule, se jette sur Volpatte qui est à côté de moi et se cramponne à lui ; Volpatte plie et, continuant son élan, le traîne quelques pas avec lui, puis il le secoue et s’en débarrasse, sans le regarder, sans savoir qui il est, en lui jetant d’une

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… T’en fais pas.« 

La ville de Belgique dont parle le soldat qui écrit la lettre plus haut a pour nom Poperinghe et la compagnie de zouave à laquelle appartient ce combattant est tristement célèbre, car en cette même ville, quelques mois plus tard se fit, après un jugement très sommaire (26-12-1914) où l’instruction bâclée se fit uniquement à charge, la première exécution (27-12-1914) pour cause de désertion d’un soldat avec (mutilation volontaire).
Ce soldat était « Abel Garçault« , dont on prouvera après la guerre, l’innocence (il a en fait été fusillé pour impressionner d’éventuels refus de monter au front)

(Extrait de André Mornet, procureur de la mort)

Le 26 décembre, Abel Garçault est traduit en conseil de guerre…
Il est défendu par un jeune lieutenant qu’il n’a jamais rencontré avant l’audience et qui se borne, pour toute plaidoirie, à prononcer une seule phrase lapidaire d’un ton indifférent « je demande l’indulgence du conseil »
On n’a pas le temps de discuter … La séance ne dure que quelques minutes. Abel Garçault est condamné à mort.
Le lendemain, à dix heures du matin, il est fusillé, à genoux, attaché à un poteau, dans une position qui souligne sa supposée lâcheté.
Lâcheté ? Abel Garçault, qui avait toujours effectué son devoir de manière exemplaire,

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criant « Vive la France! « 
Une dizaine d’années après la guerre, le prêtre qui s’était entretenu avec Abel, parvient à faire réexaminer le procès.
Le juge qui s’occupe de se travail est André Mornet, dont la carrière passe par un procès tout aussi expéditif, celui de Mata Hari, et plus tard une collaboration avec Vichy au cours de laquelle il « révisa les naturalisations » (pour annulation …) et participa à l’élaboration du « statu des juifs », rejoignit tardivement la résistance apparue dans l’instruction judiciaire, puis participa à la condamnation à mort de Pierre Laval et du maréchal Pétain (commuée en réclusion à perpétuité)
Malgré la réticence du Juge Mornet, Abel Garçault et réhabilité et son nom gravé au côté d’autres soldats morts au combat.

23 Octobre 1915 …

le Bulletin religieux de l’archidiocèse de Rouen évoque la fuite du consul d’Italie à Trébizonde, et rapporte les propos qu’il a tenu à son arrivée à Rome, concernant l’action des Turcs sur la minorité arménienne du pays.

(extrait)

Il assure que, pendant un mois, il assista à des scènes effroyables, à des exécutions en masse d’innocents. « Le passage sous les fenêtres du consulat de colonnes d’Arméniens implorant du secours, impossible à leur donner dans une ville surveillée par 16.000 soldats, des milliers de policiers et dès bandes de volontaires du comité Union et Progrès; les scènes de désolation, de pleurs, d’imprécations, de suicides, de folie subite, d’incendies, de fusillades dans les rues, dans les maisons et les campagnes, sont impossibles à décrire.
Des centaines de cadavres étaient trouvés chaque jour dans les rues. Des femmes violées, des enfants enlevés à leurs familles et placés dans des barques, vêtus seulement d’une chemise, puis noyés dans la mer Noire ou dans les fleuves, sont les épisodes d’une nouvelle page du régime turc.
Le consul ajoute : « Quand on a assisté pendant un mois à ces scènes quotidiennes si épouvantables, et que l’on se voit impuissant à agir, on se demande

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… exigent la vengeance de la chrétienté entière ».

Parfois la souffrance est telle que la colère est tel un remède au désespoir, la seule manifestation possible et réclame avant tout, la vengeance.
C’est ici que l’esprit froid, insupportable dans son action calculatrice, peine à faire valoir « l’exigence – raisonnable » et cohérente avec les valeurs du moment – d’une « noble défense »

Telle par exemple que celle exprimée dans « l’Echo sioniste » du 6 Janvier 1922

Des propos censés, qui peinent à raisonner ceux qui ont été victimes d’horreurs comparables à celles évoquées plus haut.


Note : L’illustration correspond à un massacre antérieur à celui de 1915, celui d’Adana en 1909.

22 Octobre 1611 …

… celui qui collabora* avec La Rochefoucauld sur une œuvre de réflexion à propos de l’Humain et qui est connu parfois sous le nom de l’Abbé Esprit, est né à Bézier ce jour.
Bézier, ville dans laquelle il revint mourir lorsque décéda le prince de Conti qui devint son protecteur, lorsque Jacques Esprit tomba en disgrâce et s’éloigna de l’Académie Française.

*(il n’y a pas d’accord en ce qui concerne la prééminence de l’un ou de l’autre, même si le second est beaucoup plus connu pour ses « Maximes » )

Les deux hommes travaillèrent longtemps ensemble, dans le salon de Madeleine de Sablé et finirent par se séparer et produire chacun de leur côté une œuvre sur le même sujet.
Pour sa part Jacques Esprit considéré comme plus « Janséniste » que son « collègue » fit un développement plus âpre de ce lien qui existe entre les bonnes intentions apparentes et les tensions constantes chez l’homme de ses intérêts

(Extrait de « La fausseté des vertus humaines » de Jacques Esprit)

La cause véritable de l’estime qu’on a pour les vertus humaines, est qu’on ne considère que leurs offices, c’est à dire cette variété de devoirs dont les hommes s’acquittent, & qu’on n’examine point quelles font les fins qu’ils se proposent lors qu’ils s’acquittent de ces devoirs, quoique sans la connaissance de ces fins il soit impossible de porter un jugement solide de leurs vertus.
Lorsque nous voyons, dit Saint Augustin, un homme qui n’usurpe point les terres de son voisin,& qui a une attention continuelle à ne lui causer aucun préjudice, nous sommes tentés d’abord de le croire juste; mais nous changeons d’opinion aussitôt …

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… en justice, & qu’en défendant le bien qu’il a pris il ne consume le sien.
Il en est de même d’un homme sincère.
On lui donne ce nom tandis que l’on considère qu’il est ouvert, franc, & que l’on peut conter sur tout ce qu’il dit, parce qu’il n’est pas en son pouvoir de déguiser ses pensées; mais dès qu’on l’approfondit & qu’on voit qu’il fait servir sa sincérité à ses desseins, & que sa franchise est une voie par où il va à ses fins; l’on s’en forme une idée bien différente.

(article à compléter)